Stella_Extraits_critiques

EXTRAITS CRITIQUES

Propos de la réalisatrice :


« Je filme à hauteur d’enfant. »

 

« Comme Stella, j'ai grandi dans un café ouvrier, un monde dur, violent, loin de l'enfance. Comme elle, j'ai été catapultée dans un lycée parisien de renommée et, comme elle, j'ai débarqué, seule, avec mon ballon de football sous le bras. Comme elle, j'ai craché sur un garçon à la récréation et, dès le premier soir, je suis rentrée chez moi avec un œil au beurre noir ! »

« Stella s'est construit autour de mes souvenirs d'enfance, et particulièrement de mon entrée en sixième, en 1977. Le désir d'en faire un film est là depuis longtemps. Mais c'est l'entrée en 6ème de mon fils, il y a quatre ans, qui en a déclenché l'écriture. A ce moment-là, le débat sur l'école était assez vif : autorité, mixité, le voile, l'école comme ascenseur social etc., tout cela me renvoyait à ma propre vision de l'école et du lycée. Un lycée auquel je me suis accrochée malgré les nombreux déménagements de mes parents, et qui a été mon seul repère, mon seul point d'ancrage durant mon adolescence. J'ai eu envie de témoigner de cette chance qui m'a été donnée (...) Je voulais dépasser la chronique, être dans la fiction, à hauteur d'une petite fille. » Dossier de presse

 Le choix de la voix off : « (...) Au départ c'était une voix d'adulte écrite au passé : la mienne. Elle a facilité l'élaboration du scénario. Une manière pour moi de prendre de la distance et d'y mettre de l'humour... Une forme de pudeur. Elle structure le récit sans vraiment tenir compte d'une chronologie rigide. Elle permet de faire surgir les évènements de plein fouet, de manière chaotique, comme un enfant les reçoit. Elle permet aussi d'aller à l'essentiel. J'ai fini par la penser au présent, et elle est peu à peu devenue la voix de Stella. »

  « Le film est très autobiographique, c’est à dire que les faits sont vrais. Après quand on écrit ou quand on filme, il y a toujours cette fiction qui vient, ne serait-ce que pour organiser les choses. Mais tout est vrai... Ce n'est justement pas un premier film parce que je n’aurai pas eu le recul nécessaire si je l’avais fait en premier film. Ce que je voulais, c’était vraiment avoir le regard de la petite, faire un film à hauteur d’enfant et je pense que si je l’avais fait en premier, on aurait plus senti le regard d’adulte sur un enfant qu’un simple regard d’enfant. » Entretien réalisé par K. Dutot. (Exessif.com)

Un point sur la musique. Dans Stella, vous réutilisez essentiellement des tubes de variétés. Selon vous, peuvent-ils jouer le même rôle à l’image qu’une composition originale ?

« Dans le cas de Stella, c’était important. C’est une petite fille qui vient d’un milieu où il n’y a pas vraiment de vie culturelle, où on ne lit pas, où on ne va pas au cinéma… Chez sa copine Gladys, qui vient d’un bon milieu, dans le salon il y a une bibliothèque, alors que chez elle, il y a un Juke Box… La variété, au premier degré - sans décalage du genre « c’est marrant la variété » - c’est un peu les mots qu’elle trouve pour s’exprimer. Au début du film, elle s’exprime à travers les mots de Sheila, de Gérard Lenorman… Ensuite elle découvre Lavilliers, qui est un chanteur un peu plus « sérieux »... Et quand elle se trouve sa place, la musique composée prend le pas : tout d’un coup, c’est sa voix à elle. Plus elle s’affirme, plus elle parle à travers sa propre voix. » Entretien réalisé par Cyril Bonnet (Cinezik)