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Synopsis

 

Ville de Fenjge, vallée des Trois Gorges, en amont du plus grand barrage du monde. Sam Ming fait le voyage dans la région pour retrouver son ex-femme et sa fille qu'il n'a pas vues depuis seize ans. Aujourd'hui, l'immeuble, la rue, le quartier où elles ont vécu ne sont plus qu'une tache verte engloutie sous les eaux du barrage. Dans la même ville, Shen Hong cherche son mari disparu depuis deux ans. Au cœur d'un gigantesque chantier qui entraîne la destruction de villages entiers et les déplacements de population, un homme et une femme partent à la recherche de leur passé, en quête de leurs amours perdues.

JIA ZHANG KE

 






Né en 1970 à Fenyang dans la province du Shanxi, Jia Zhang Ke commence par étudier la peinture à l’Ecole des Beaux-arts  de Taiyuan, puis entre  à l’Université de cinéma de Pékin.

Avec son premier  Xiao Wu, apprenti pickpocket, il est l’un des tous premiers cinéastes à vouloir se passer de l’aide de l’Etat et à fonder une société de production indépendante. Sa liberté d’expression lui vaudra  une interdiction de présenter ses films en Chine. Après Plateform (2000), le court métrage In Public en 2001 et Plaisirs inconnus (2002), The World est son premier film à sortir sur les écrans chinois en 2004. Avec Still Life, c’est la consécration à Venise en 2006 pour ce réalisateur dit de la sixième génération. Dong, autre documentaire réalisé au même moment sur le peintre Liu XiaDong.

  Uselles (2008),  est un hommage à la styliste chinoise Ke Ma et de sa collection de prêt à porter intitulée « Inutile ». Non encore sorti sur les écrans, mais présenté à Cannes en mai dernier, 24 City, film à la frontière entre fiction et documentaire dans lequel, il interroge des ouvriers de plusieurs générations d’une gigantesque usine militaire qui s’apprête à fermer ses portes.

Cinéaste du réel,  si ses trois premiers films ont pour thématique la jeunesse de son pays, face à  l’évolution fulgurante qu’il connait, l’ensemble de son œuvre apparaît bien comme un document majeur sur la Chine d’aujourd’hui et ses métamorphoses.

Le Réalisateur Jia Zhang Ke a choisi de placer l’action de Still Life au barrage des Trois Gorges. Un lieu que lui avait fait connaître le peintre Liu XiaDong.

Son film est l’imbrication d’un documentaire, Dong, tourné en 2006 où le cinéaste suivait son ami peintre dans la conception de ses toiles géantes au cœur du site des Trois Gorges et son désir de tourner un film sur ce site.

Ce film de fiction a d’ailleurs été présenté à Venise dans la catégorie documentaire.

 

Une culture du double

Dans Still Life, les femmes deviennent peu à peu l'opposé des hommes face au peintre Liu Xiaodong, mais également dans la structure du film (jeu extérieurs / intérieurs, couleurs sombres / claires, ...). Jia Zhang Ke explique que cette opposition s'est faite naturellement, et repose sur la culture chinoise du double, symbolisée par exemple par le yin et le yang.

 « J’avais en effet le sentiment que  l’activité picturale correspondait très bien à mon cinéma, au sens où j’ai une relation très forte avec la tradition classique de la peinture chinoise dans laquelle les deux principes du yin et du yan se mêlent pour faire un monde complet. »

Entretien avec Michel Ciment :

(Positif : mai 2007)

 Le barrage des Trois Gorges

Le lieu des Trois Gorges semble concentrer toute l'imagerie chinoise. Il y a la Chine traditionnelle avec les nuages, la pluie, la montagne des peintres, mais aussi la Chine communiste qui s'effondre (les immeubles détruits), et la Chine libérale qui s'érige.

Le barrage des Trois Gorges est un barrage hydroélectrique situé au cœur de la République populaire de Chine, sur le Yangzi Jiang, dont la mise en service doit se terminer en 2009. D’une longueur de 2309 mètres et d’une hauteur de 185 mètres, créant une retenue de 39 milliards de mètres cubes d’eau, il doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique du monde. De nombreuses voix se sont élevées contre son impact sur l’environnement et sur les populations locales déplacées. : 1,4 million d’habitants déplacés, 160 sites historiques et archéologiques engloutis, une centaine de villes et de nombreux villages entièrement détruits.

  

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