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« A trois reprises dans le film, un événement extraordinaire se produit, rendu possible par un de ces effets que l'on s'obstine à dire spéciaux quand ils sont devenus l'ordinaire d'un certain cinéma. Trois fulgurances, trois instants de poésie pure : «C'est ainsi que je perçois les changements que la Chine a connus ces derniers temps, presque comme dans un rêve.» Un rêve dont il pointe sans relâche la dimension cauchemardesque, sans pour autant négliger d'en sourire, un peu tristement mais quand même, avec au fond des yeux toute la foi en l'être humain, qui constitue la raison d'être de ses films. »

Pascal Mérigeau (Le nouvel Observateur 26/04/2007)

EXTRAITS CRITIQUES

« Still Life n'est pas pour autant une chronique à charge sur le changement. Toute sa force tient au contraire dans son ambiguïté, qui prend esthétiquement le parti de cette métamorphose pour à la fois en célébrer l'élan, en observer les beautés, en stigmatiser l'inhumanité. »

Jacques Mandelbaum (Le Monde)


 « Alors que les travaux énormes qui élèvent le barrage des Trois Gorges entraînent un nomadisme ouvrier et des déplacements de population, il importait de trouver et de situer les hommes dans la nature qu’ils aménagent rudement, de montrer au prix de quels détours les époux ou les amis se rejoignent et se séparent. Les équipes et les tablées, la poussière et la pluie sont filmées avec une singulière équanimité. L’extrême sobriété de l’action, la simplicité des dialogues, la précision des cadrages, la sérénité du tempo, bref la netteté d’une pensée toujours clairvoyante, assise sur en enquête approfondie, mais aussi la réserve que permettent les ellipses, les silences ou le passage d’un fil narratif à l’autre produisent une représentation exquise et grave, qui demeure ajustée à un objet parfaitement placé. »

Alain Masson :  (Positif N° 549 novembre 2006)


«Des personnages qui, à un moment charnière de leur existence, jouent leur avenir au barrage des Trois-Gorges, dans un paysage en perpétuel bouleversement. Victoire ou défaite, tout est ici douloureux : les ouvriers croyant à de bons revenus sont sous-payés, et, lorsque Han Sanming retrouve sa femme après seize années de séparation, il reste davantage marqué par la lutte qu’il a menée plutôt que par la joie de reconstruire une nouvelle vie. Structuré par des séquences muettes et privilégiant souvent un angle documentaire, Still Life fascine par son mélange de fiction et de réalité, toutes deux désabusées. »

Guillaume Tion (Mcinema.com)


« Le réalisateur est habitué à cette alternance entre documentaire et fiction, doublant souvent ses œuvres d’un codicille « réaliste ». (Plaisirs inconnus avait déjà son pan documentaire In public). Jia Zhangke aime travailler ses longs métrages de l’intérieur par l’une ou l’autre force cinématographique. C’est donc à un étrange va-et-vient auquel on assiste, la même séquence, décrite plus haut, relevant d’un simple enregistrement du réel ou, au contraire, d’une percée stylistique. »

Nicolas Bauche

Synopsis

Propos