93, la belle rebelle_Propos du réalisateur
93, la belle rebelle_Propos du réalisateur
93, la belle rebelle_synopsis
93, la belle rebelle_synopsis

«histoire de la Seine Saint-Denis à travers sa musique, et la parole de ses musiciens. L'idée est belle, et le résultat fort et émouvant. Le film alterne des images d'archives – des bidonvilles où atterrissaient les immigrés d'Afrique du Nord dans les années 1960, de destruction de barres d'immeubles, de concerts – avec des scènes filmées au présent, dans différents lieux du département. A la rencontre des musiciens du 93 qui ont écrit, depuis les années 1960, les pages françaises de l'histoire du rock, du slam en passant par le jazz, le hip-hop ou le punk, Jean-Pierre Thorn montre comment la musique fut une planche de salut pour des générations de jeunes, confrontées, les unes après les autres, aux maux de la banlieue… La musique est forte, et la parole qui circule tendre, émouvante, sans concession. Porté par une foi dans l'art, dans le bouillonnement d'énergie de la jeunesse, le film n'en est pas moins sous-tendu par la perspective très noire d'une évolution constante de la situation de la banlieue en général, et du 93 en particulier.»

Isabelle Regnier (Le Monde : 25/01/2011)


«du prosélytisme aveugle, Jean-Pierre Thorn construit une parole éminemment structurée et richement documentée sur des banlieues, dont il a suivi l’évolution de manière privilégiée et constitué une vision précieuse au fil de ses travaux documentaires depuis la fin des années soixante. Dans On n’est pas des marques de vélos (2003), il avait choisi l'univers de la danse hip-hop pour se pencher sur un sujet politique: celui de la double peine. Dans 93 La Belle Rebelle, histoires sociale et musicale sont imbriquées pour montrer la splendeur d'un territoire souvent décrié, où la création artistique relèverait toujours d'une forme d'engagement.»

Carole Milleliri (critikat.com : 25/01/2011)


«y a le rock de complaisance, pour amis du président réfugiés en Suisse. Et celui de résistance, pour populations indésirables, entassées à la périphérie parisienne. C’est à celui-ci que s’intéresse ce documentaire, revenant aux origines de cette musique de banlieue et fière de l’être, prolétarienne, identitaire et rageuse. Pulsation de ces lendemains qui déchantent mais refusent d’abdiquer qui, depuis près de cinquante ans, avec le hip-hop ou le slam, ne cesse de se régénérer. Un manifeste musical et politique, partisan et (im)pertinent.»

François Forestier (L’OBS)


«L’habitat du pauvre est volatile, l’habitat du riche demeure.» L’accordéoniste et poète Marc Perrone, en voiture, raconte le bidonville d’Aubervilliers, la cité des 4000, le canal : «On a l’impression, dans ce coin, que rien ne peut faire patrimoine.» Ce que rappelle le documentaire 93, la belle rebelle, c’est que justement, «dans ce coin» , il en existe bien un, de patrimoine. À travers le prisme de la Seine-Saint-Denis, le documentaire présente, chronologiquement, l’évolution des genres musicaux, du rock au punk, du rap au slam, à travers une poignée d’artistes qui y ont grandi. Et qui, à leur tour, nous parlent de leur rapport au lieu… 93, la belle rebelle est une visite sensorielle dans l’espace et le temps, une succession d’images et de sons qui transmettent l’énergie vorace qui anime ces artistes. Insoumis, politisés, fiers, avec leur refus des codes et leur envie de gueuler : le réalisateur établit une parenté entre tous, une filiation. La culture de la Seine-Saint-Denis en héritage.»

Isabelle Hanne (Libération : 25/11/2010)


«93, La Belle Rebelle, Jean-Pierre Thorn brosse à grands traits une histoire de la Seine Saint-Denis et de ses habitants, depuis les quartiers ouvriers et les bidonvilles du début des années 60 jusqu'aux cités à bout de nerfs et la précarisation extrême des sans-papiers et des exclus d'aujourd'hui.  Au fil d'entretiens menés sur place et d'images d'archives, c'est l'obstination de ces pratiques musicales à réinventer sans cesse à la fois une utopie, une combativité et des manières de s'inscrire dans la vie quotidienne qui ne cesse de s'imprimer à l'écran. Comme si de mystérieuses ondes s'étaient transmises, en mutant sans cesse, d'une génération à l’autre, au-delà de la diversité des rythmes, des situations sociologiques, des références politiques. C’est bien sûr la continuité de la construction qui fait l’intérêt du film, même si c’est autour de l’évocation, alors et aujourd’hui, de la pratique, de la musique et de l’engagement des Béruriers noirs que le film atteint son intensité maximum.»

Jean Michel Frodon (Slate.fr)


«réalisateur de Allez Yallah ! et de On n’est pas des marques de vélo poursuit le travail qu’il avait commencé sur le hip-hop en l’élargissant judicieusement à toutes les mouvances artistiques alternatives, qui ont vu le jour entre les tours du 93. Ainsi, à travers les récits de musiciens, qui sont à la fois artistes et engagés politiquement, il parvient à construire une véritable histoire du département, qu’il révèle alors sous un jour beaucoup plus passionnant et constructif que le cliché dans lequel on a si souvent tendance à l’enfermer.»

Leïla Gharbi ( Les Fiches du cinéma)


«93, la belle rebelle est une visite sensorielle dans l’espace et le temps, une succession d’images et de sons qui transmettent l’énergie vorace qui anime ces artistes. Insoumis, politisés, fiers, avec leur refus des codes et leur envie de gueuler : le réalisateur établit une parenté entre tous, une filiation. La culture de la Seine-Saint-Denis en héritage.»

Paru dans Libération du 25 novembre 2010

EXTRAITS CRITIQUES