Gree boys
Green boys Extraits critiques

ARIANE DOUBLET


Ariane Doublet est née en 1965.

Bien qu’elle ait grandi à Paris, c’est en Normandie dans le pays de Caux qu’elle a ses racines. Enfant, elle passe ses vacances entre terre et mer dans la maison familiale du petit village de Vattetot-sur-Mer.

Très jeune, elle reçoit de son père – grand reporter à l’AFP – une certaine éducation au regard, se passionne pour la photographie et travaille dans un laboratoire de tirages noir et blanc. Elle se destine alors à être cadreuse au cinéma.

Après des études de littérature à Paris, elle se forme au montage à la FéMIS (Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son).

En 1995, à l’occasion d’un concours organisé par la région Haute-Normandie pour le centenaire du cinéma, elle passe à la réalisation avec le court-métrage La Petite Parade: elle y filme des paysans normands lors d’une parade autour des animaux de la ferme. Elle réalise là son premier court-métrage documentaire, tout en continuant à exercer son travail de monteuse.

Depuis une vingtaine d’années, la cinéaste poursuit un travail en profondeur sur le monde rural et ses bouleversements

Si elle entretient souvent une complicité amusée avec les personnages de ses films, derrière cette légèreté en trompe l’œil, s’esquisse une réflexion sur les temps modernes, ses ressorts et ses maux. Ils sont paysans dans Les Terriens, vétérinaires dans Les bêtes, ouvriers dans Les sucriers de Colleville, filateurs chinois dans La pluie et le beau temps, ou syriens réfugiés dans un village normand. Elle tourne la plupart de ses films dans le Pays de Caux, à la recherche d'une géographie humaine et universelle.

Depuis 2002, elle a par ailleurs entamé un travail en plusieurs volets dans un petit village du Nord Bénin.


Filmographie:


1991 - Terre-Neuvas - co-réalisation / FEMIS

1993 - Jours d’été - co-réalisation / Trans Europe Films

1999 - Stop la Violence / Nova Productions

2000 - Les Terriens / QuarkProductions

2001 - Les Bêtes / Quark Productions

2003 - Les Sucriers de Colleville / QuarkProductions

2005 - La République des rêves / Le Volcan Scène Nationale

2005 - La Maison neuve / QuarkProductions

2006 - Eva, Ana, Claudine - 3X26mn / Les films d’Ici

2006 - Aux détenus de Val de Reuil / Atelier en prison

2009 - Fièvres / QuarkProductions

2009 - Le vestiaire des vivants / Archipel 33

2011 - La Pluie et le beau Temps / QuarkProductions

2015 - La terre en morceaux / Quark Productions

2017 - Les réfugiés de Saint-Jouin / Quark Productions

2019 - Green Boys / SquawProductions

Mineurs Isolés Étrangers


Chaque année, quelques milliers d’adolescents sacrifient leur jeunesse pour rejoindre les côtes européennes. Ils n’ont pas le choix. Être humain, c’est brûler de sentir son avenir, espérer embrasser son unique vie autrement que par la douleur ou l’incertitude, être aspiré par l’horizon d’un monde plus paisible qui nous épargne. C’est, malheureusement, en partie un mirage pour ces MIE (mineurs isolés étrangers) victimes de la défaillance institutionnelle. Parfois, au milieu de cet interminable périple, aussi vital qu’existentiel, la magie opère: c’est l’amitié. Chaque jeune est évidemment unique et porte en lui sa propre expérience de l’exil et de la France. Mais ils ne sont tous que des enfants.

Le jeune Alhassane, protagoniste du long-métrage, est l’un de ces mineurs isolés arrivés au Havre. Ariane Doublet l’a hébergé. Elle témoigne de son expérience:


«Mineurs Isolés Étrangers sont censés être mis à l’abri par l’État, mais, dans les faits, c’est très rarement le cas.

Selon les départements, ils sont plus ou moins bien considérés. D’abord, leur minorité n’est pas toujours reconnue. Si c’est le cas, ils n’ont aucune prise en charge et sont laissés à la rue. Et le temps des recours en justice, ils sont tout simplement abandonnés. Quand ils sont reconnus mineurs, que la prise en charge a lieu, dans le département de la Seine Maritime, par exemple, elle reste minime: c’est une chambre d’hôtel où ils sont parfois 4 ou 5 à la fois et les éducateurs ne se préoccupent pas de leur scolarisation. Les meilleurs éducateurs du Havre ont malheureusement démissionné puisqu’on leur demandait de faire des tris qu’ils ne cautionnaient pas (comme la priorité donnée aux natifs). C’est terrible. On a proposé aux éducateurs de travailler avec eux, de trouver des stages, des apprentissages aux jeunes. Ils refusent systématiquement, mais on le fait quand même. On ne peut pas laisser tomber les jeunes qu’on héberge, parce que, sinon, il ne se passe rien jusqu’à leurs 18 ans où ils n’ont plus de chance d’être pris en charge ou d’aller à l’école et deviennent expulsables. Il est vrai, aussi, que les institutions sont surchargées: pas assez d’éducateurs, trop de dossiers par tête. Il est, hélas, arrivé plusieurs fois que l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) fasse appel contre la reconnaissance de minorité d’un jeune en envoyant son dossier à la police des frontières pour qu’il soit contrôlé. Dans certains départements il y a des dysfonctionnements graves. C’est dommage. Car le problème, c’est qu’à force, les enfants arrivants seront de plus en plus jeunes pour être sûrs d’être reconnus mineurs à leur arrivée.»

Sharon Houri, mrmondialisation.org


Green Boys pourrait être un «Prince» du millénaire de l’exil. Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.

SYNOPSIS

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