Green boys synopsis
Green boys propos de la réalisatrice

EXTRAITS CRITIQUES

Pas un film de fiction à l’évidence. Pas totalement un documentaire non plus. Green Boys s’apparente à un poème naturaliste, bucolique, et surtout très humaniste. Après un périple de deux ans, Alhassane, ado guinéen de 17 ans, a atterri dans une structure d'accueil en Normandie où il a fait la connaissance de Louka, un villageois de 13 ans. Histoire vraie. Tous deux jouent bien sûr leur propre rôle et leur amitié est déjà établie au début du film.

Le reste est bâti autour d’un dialogue qui se nourrit au gré des balades dans les prairies, et aussi au fil d'un grand projet mené par le duo: construire une cabane inspirée par une hutte traditionnelle africaine au toit de lin, fouettée par le vent, avec vue sur mer. Par moments, Alhassane raconte son terrible voyage, en voix off (la prison en Libye, la traversée en bateau, les hommes armés, le camp en Sardaigne).

Force de l’image, consécration de la bienveillance… Ce qu’on retiendra, ce sont ces séquences où les deux jeunes gens pêchent le crabe côte à côte à marée basse, ou ces échanges autour des esprits de la forêt, dans un jardin d’Eden où rien de grave ne semble désormais pouvoir arriver.

Christophe Caron, Télérama

A eux trois, ils font un film et construisent une cabane: la cabane dont on suit ici la naissance étant à l’image du film et inversement. Ils se fabriquent un espace qui soit familier à la fois à Alhassane (qui la conçoit en s’inspirant des maisons de son pays), à Louka (qui voudrait bien y dormir une nuit, pour voir) et à la caméra (qui voit, dans la cabane en construction, un film). Et bien sûr, un «sûr» non pas gagné d’avance, mais conquis ou construit par le film, au spectateur, invité à y entrer dans les conditions de la plus franche hospitalité. Tout cela suffit à faire un film beau et improvisé comme une cabane dans l’été.

Luc Chessel, Libération

Les échanges entre les deux garçons témoignent de leurs univers différents, comme la peur de la mer, du diable et des animaux sauvages du jeune Africain, et la candide ignorance du petit Normand des épreuves traversées. Autant de différences qui jamais n’opposent, mais ouvrent à l’autre.

Les adultes croisés témoignent d’une curiosité bienveillante à l’égard d’Alhassane, y compris à l’heure de quitter ce paradis verdoyant pour s’enfoncer dans la ville et trouver sa place dans la société française. Ariane Doublet parvient à capter ces moments privilégiés avec une simplicité, une tendresse et une grâce qui font de Green Boys le meilleur plaidoyer pour le vivre-ensemble.

Corinne Renou-Nativel, La Croix


Air connu, certes; l’immigration est devenue presque un genre à part du documentaire. Soit, mais ici le sujet n’est ni le voyage, ni les tourments y afférant, ni leurs séquelles, mais bien l’échange bienveillant et doux entre ces deux êtres qui conversent, pêchent des crabes, ou construisent une cabane en toute innocence.

Vincent Ostria, L’Humanité

Il ne manquait à ce tableau édénique que le happy end bien réel qui le conclut. Impression soudaine de paradis. D’utopie réalisée. De beauté qui se donne. Mais quel bien fou fait ce film, vécu depuis la catastrophe et le confinement qui sont les nôtres! Quel étonnement qu’il y suffise d’aussi peu de choses! Du grand air. Un respect entre les êtres et les choses. Une nature redevenue généreuse et protectrice. Un mouvement de caméra qui s’élève sur la beauté acclimatée d’un paysage en même temps que sur un standard magnifiquement utilisé. La chanson Nature Boy – créée en 1947 par le proto-écologiste hippie Eden Ahbez pour Nat King Cole – est ici interprétée par Caetano Veloso. La chanson raconte en peu de mots l’histoire d’un garçon un peu magique qui a voyagé très loin de chez lui pour en retirer ce seul viatique: aimer et être aimé en retour. Suffirait-il de le voir pour le croire?

Sharon Houri, mrmondialisation.org

La caméra d’Ariane Doublet complète ce tandem avec une complicité ludique et le transforme en trio: c’est beau car elle est toujours à la bonne hauteur.

Yann Tobin, Positif

Synopsis

Propos de la réalisatrice