La tendre indifférence du monde
02-Programme-avril à juin 2025
04-01-Rarely sometimes allway
05-01-Une valse dans les allées

SYNOPSIS : Autumn, une adolescente stoïque et silencieuse, est caissière dans un supermarché rural de Penn- sylvanie. Confrontée à une grossesse non désirée et sans alternatives viables dans sa ville d'ori- gine, elle et sa cousine Skylar ramassent de l'argent, font une valise et montent dans un bus pour New York. Avec seulement une adresse de clinique à la main et nulle part où rester, les deux filles s'aventurent courageusement dans la ville inconnue.

Le film ressemble à un numéro d’acrobate avec la censure, puisque Rasoulof jongle entre piques ouvertes et jeu de suggestions: revendiquer une opposition politique, tout en osant évoquerdes controverses jugées amorales (ambiguïté religieuse, consommation d’alcool, scènes d’intimité du couple) Critikat.com, Alain Zind

Never Rarely sometimes allway


d’Elisa HITTMAN

Drame américano-britannique, 2020, 1h 41min, V.O.S.T.


Présence de Lenaïc RAULT

du Centre de Santé Sexuelle  de Troyes

JEUDI 24 avril 2025  à 14 h 30 & 20 h 

Un road movie social et tragique de deux adolescentes depuis la Pennsylvanie jusque New York, porté par des comédiennes formidables et un sens certain de la mise en scène. aVoir-aLire.com, Laurent Cambon


À travers ce film, la réalisatrice met en lumière, sans sombrer dans le misérabilisme, toute la difficulté d’être une femme dans un monde américano puritain où la vision masculine toxique domine insidieuse- ment, qui plus est, dans un environnement défavorisé. La place de la femme dans cette société est ici réduite à une portion congrue où il est difficile de faire entendre sa voix, sans qu’elle soit constamment dénigrée ou ignorée, comme le démontrent les comportements souvent ambigus de l’ensemble de la gent masculine dans ce film, ramenant chaque fois la femme à l’état d’objet (sexuel ou automate) sans émo- tions et sans volonté. Sens Critique, Lugdunum 91


Film de plain-pied dans l’ère du temps, Never Rarely Sometimes Always adopte très clairement un point de vue féminin. Il se place intensément du côté de l’expérience d’une jeune femme devant affronter un avortement et les violences qui vont avec, tant physiques que psychologiques. Cependant, Eliza Hittman ne regarde pas son héroïne comme une victime mais comme une combattante. Elle n’est pas une vulné- rabilité mais une force qui se débat, un corps qui veut imposer sa liberté à disposer de lui-même. Pour Eliza Hittman, la violence sexiste exercée sur les femmes est une affaire de système et non d’individu. Film hyperréaliste et puissant. Les Inrockuptibles, Bruno Deruisseau


Ancrée dans la tradition des films-portraits et des études de personnages que le cinéma américain des années 70 avait su transcender, Eliza Hittman retrace dans Never Rarely Sometimes Always le chemin tortueux de deux adolescentes de province bousculées de part en part par une société américaine encore irrésolue sur la banalisation de l'avortement et encline à dénigrer le féminin. Si le monde extérieur de- meure en partie hostile tout le long du film, la réalisatrice se gardera de ne pas tirer sur la ficelle de l'api- toiement pour deux adolescentes en mauvaise posture. Elle se concentre plutôt à créer avec les deux ta- lentueuses actrices une relation délicate et nuancée fondée sur un lien indéfectible et pudique face au spectateur qui se matérialisera notamment lorsque l'une des deux se trouvera dans une situation malen- contreuse avec un garçon soucieux d'en avoir pour son argent. Sens critique, Thomas


UNE VALSE

DANS LES ALLÉES

de Thomas STUBER


Film, Allemand, 2018,2h05 V.O.S.T.inédit à Troyes


Distingué lors de la Berlinale 2018, Une Valse dans les allées est une chronique romantique, douce-amère et optimiste sur le monde du travail. Pour son premier long-métrage, le réalisateur allemand Thomas Stuber parvient à ponctuer un quotidien d’apparence routinier par de nombreuses parenthèses poétiques. (…) Dans un espace de travail où les conditions restent austères, le mal-être, partagé par Marion, dépressive, et Bruno, amer de la réunification de l’Allemagne, se dévoile lentement. La découverte progressive de l’autre, princi-palement entre Marion et Christian, amène le spectateur à suivre avec grande attention les relations des deux protagonistes pendant près de deux heures. Et ce, sans la moindre lassitude. Maze, Yoann Bourgin


Tant du point de vue de l'analyse des rapports amoureux, entre Christian et Marion, que de l'analyse sociale, le passage de témoin de Bruno à Christian, le film déploie une étude critique douce qui refuse la révolte, ce qui en fait tout le charme, discret et paradoxal. Cinéclub de Caen, Jean-Luc Lacuve

 

Un film, aux effluves profondément mélancoliques et poétiques, qui décrit avec grâce et pudeur, à travers les yeux de son héros principal, toujours à la limite du basculement, l’univers des ouvriers de l’ancienne Al-lemagne de l’Est. aVoir-aLire.com, Laurent Cambon


Dans ce cadre géométrique d’horizontales et de verticales métalliques où s’exerce la mélancolie jaillissent la tendresse, l’émotion, quelques éclats de bonheur. Et toute la beauté du film. Le Monde, Véronique Cauhapé


Telle une valse, le film est rigoureusement construit en trois temps, portant le prénom de l'un des person-nages principaux. [...] Trois visages de la transition : la précarité, l'allégeance au nouveau modèle, le déclas-sement. Leur point commun : une solitude désolée. Positif, Louise Dumas


Par sa maîtrise formelle et sa sensibilité, le réalisateur Thomas Stuber parvient à lui donner une grâce à la-quelle le jury oecuménique du dernier festival de Berlin, qui lui a attribué son prix, a su être sensible. Der-rière la légèreté et l’humour décalé directement emprunté à l’univers d’Aki Kaurismäki, sourdent une tris-tesse et une mélancolie dont la clé se situe à l’extérieur du magasin. Trois solitudes pour lesquelles le super-marché constitue une parenthèse, un îlot de chaleur et de solidarité. La Croix, Céline Rouden

VENDREDI 23 mai 2025 à 14 h 30 &20 h

SYNOPSIS : Le timide et solitaire Christian est embauché dans un supermarché de l'ex Allemagne de l'Est. Bruno, un chef de rayon, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Dans l’allée des confiseries, il rencontre Marion, dont il tombe immédiatement amoureux. Chaque pause-café est l’occasion de mieux se connaître. Christian fait également la rencontre du reste de l’équipe et devient peu à peu un membre de la grande famille du supermarché. Bientôt, ses journées passées à conduire un chariot élévateur et à remplir des rayonnages comptent bien plus pour lui qu’il n’aurait pu l’imaginer…


ÉTÉ 93

de

Carla SIMON


Drame Espagne, 2017, 1h 38 VOST

  

SYNOPSIS : Suite à la mort de ses parents, Frida, 6 ans, quitte Barcelone et part vivre à la campagne chez son oncle et sa tante et leur petite fille de 3 ans. Le temps d'un été, l'été 93, Frida apprendra à accepter son chagrin, et ses parents adoptifs apprendront à l'aimer comme leur propre fille.

JEUDI 26 juin 2025 à 14 h30 & 20 h

Dans le cadre de la fête dela musique,

la séance sera précédée d’un intermède musical avec le guitariste et chanteur ROBERTO

Ce n'est en réalité pas sous les silences, mais sous les cris et les rires des enfants que se noie la douleur de la petite Frida. Frimousse aux aguets, bouclettes aux vents, elle cherche une raison à sa présence dans cette grande maison perdue à l'orée de la forêt. Elle joue et met les autres à l'épreuve de ses désirs souvent satisfaits. Elle expérimente ce pouvoir nouveau qui semble sans limite, personne ne semblant vouloir hausser le ton avec elle, quelle que soit la bêtise faite. Et les visites régulières de ses grands parents lui font se questionner par moments sur des choses pratiques, comme le devenir de l'appartement où elle vivait avant, à Barcelone.

Cette description minutieuse d'une gamine en deuil, souvent filmée à hauteur d'enfants, dans un tourbillon quotidien qui laisse peu de place au chagrin, aura valu à Carla Simon Pipó l'équivalent de la Caméra d'or (le Prix du meilleur premier film) au Festival de Berlin 2017. Une récompense méritée pour une orfèvre du non dit, scrutant les visages, les petites provocations et les grosses déceptions. Un don qui fait de "Été 93" une œuvre sensible d'où l'émotion affleure dans une douceur et une luminosité toutes estivales. Olivier Bachelard abusdecine.com


1993 : Frida, une petite fille de 6 ans, vient de perdre ses parents. Elle est placée chez son oncle et sa tante, au cœur de la campagne catalane, pour y passer l'été. Malgré son sujet casse-gueule, le premier film de Carla Simón évite un double écueil : celui du mélo bien épais, et celui de la nostalgie 90s (pas de placement de tubes vintage, c'était pourtant l'été de "Runaway Train" de Soul Asylum). La grâce équilibriste d'Eté 93 tient au regard naturaliste de la caméra de Simón, qui reste constamment à hauteur d'enfant avec le recul nécessaire, sans polluer le jeu de ses deux jeunes actrices en y plaquant ses visions d'adulte. Se détachant d'une structure dramatique trop rigide, en fonctionnant comme l'observation à très bonne distance, ni trop proche ni trop lointaine, des relations entre les deux gamines -Laia Artigas et Paula Robles, 6 et 3 ans, étonnantes petites trouvailles qui ne semblent pas être perturbées par la présence de la caméra- le film s'envisage plus comme une épure documentaire que comme un sirupeux Grand chemin catalan. La cinéaste refuse l’extase esthétique : pas de soleil qui bave dans la caméra, pas de balades bucoliques dans la nature. Pas non plus d'esquive de la cruauté plus ou moins inconsciente des enfants comme des adultes. De la justesse avant toute chose. C'est ainsi que le film parvient subtilement à débusquer une émotion pure : comment le deuil le plus brutal qui soit ne finira plus qu'à être un mauvais souvenir d'enfance, comme les autres, perdu dans la chaleur d'un été brûlant, comme les autres. Sylvestre Picard Première


Frida, 6 ans, doit quitter son appartement de Barcelone pour aller vivre chez son oncle, à la campagne. Ses parents sont morts du sida. Ce secret tabou, on le devine par petites touches. Cette délicatesse se retrouve dans la mise en scène qui ne quitte jamais le point de vue de l'enfant — la petite Laia Artigas est épatante de naturel. Carla Simón a le bon goût de rejeter le pathos pour privilégier les sensations de la fillette dans sa découverte de la forêt, dans ses relations conflictuelles ou complices avec sa nouvelle famille, puis dans l'acceptation du deuil et du chagrin. Une retenue qui se révèle très émouvante. Samuel Douhaire Télérama

PROGRAMMATION AVRIL à JUIN 2025