Les trois singes (extraits critiques)
Les trois singes (extraits critiques)
Les trois singes

Synopsis


 Une famille disloquée se bat contre les mensonges extravagants et cherche les chances de rester soudée en couvrant la vérité ... Afin d'éviter des difficultés et des responsabilités qui seraient autrement impossibles à supporter, la famille choisit d'ignorer la vérité.

 « Mon projet de cinéaste ne consiste pas à casser les clichés ou à en véhiculer, c'est beaucoup plus simple : je souhaite montrer la réalité telle que je la vois et la ressens »

« Je n'aime ni les histoires marginales ni les aventures extraordinaires qui arrivent à des gens ordinaires ; j'aime les histoires ordinaires des gens ordinaires. »

Nuri Bilge Ceylan

 

« regarder dans le gris de la vie »

 « Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été intrigué, fasciné et en même temps effrayé par les manifestations du spectre incroyablement large de la psyché humaine. J'ai toujours été étonné d'observer la coexistence, au sein de l'âme humaine, du goût du pouvoir et de la capacité à pardonner, de l'intérêt pour les choses les plus sacrées comme pour les choses les plus banales, de l'amour comme de la haine. Et ce qui me pousse à faire des films, c'est cette volonté de comprendre notre monde intérieur qui ne peut être formulé rationnellement… Tenter de comprendre la nature humaine et mieux nous comprendre nous-mêmes, la décrire à travers des écarts de ce genre, c'est ce que nous avons voulu mener à bien dans cette histoire. »


Nuri Bilge Ceylan (Note d’intention)

« Les gens vont au cinéma pour rire ou pleurer ; j’ai voulu les prendre à contre-pied pour les obliger à regarder dans le gris de la vie, là où il n’y a ni héros ni victime, mais où chacun est tout à la fois l’un et l’autre.»

 N. B. Ceylan

Nuri Bilge Ceylan est né à Istanbul le 26 janvier 1959. En 1976, il commence des études d’ingénieur chimiste à l’université technique d’Istanbul, dans un contexte de forte agitation étudiante, sociale et politique. En 1978, il commence un diplôme d’ingénieur électrique à l’université de Bogazici. C’est dans ce contexte qu’il développe un très fort intérêt pour l’art de la photographie, s’inscrivant au club de photographie de l’université. C’est là également qu’il développe son goût pour les arts visuels et la musique classique, grâce aux vastes ressources bibliothécaires de la fac. Il commence à prendre des cours optionnels de cinéma et assiste aux projections du ciné-club, ce qui renforce son amour du cinéma, né des années plus tôt dans les salles obscures de la cinémathèque d’Istanbul.


Diplômé en 1985, il voyage à Londres et à Katmandou, hésitant sur ses choix d’avenir. Il revient en Turquie pour faire son service militaire, d’une durée de 18 mois. C’est à ce moment-là qu’il décide de dédier sa vie au cinéma. Après son service, il étudie le cinéma à l’université Mimar Sinan, tout en pratiquant la photographie commerciale pour gagner sa vie. Au bout de 2 ans, il abandonne son cursus universitaire pour passer à la pratique, ayant déjà plus de 30 ans. Il commence par jouer dans un court métrage réalisé par son ami Mehmet Eryilmaz, tout en participant à l’intégralité du processus technique de réalisation.


Fin 1993, il commence à tourner son premier court métrage, Koza. Le film est projeté à Cannes en mai 1995 et devient le premier court-métrage turc à être sélectionné pour le festival de Cannes. Trois longs-métrages suivent, qui peuvent être considérés comme des « suites » de Koza. Ils ont également été qualifiés de « trilogie provinciale ». Il s’agit de Kasaba (1997), Nuages de mai et d’Uzak (2003). Ceylan prend pour acteurs, dans tous ses films, ses amis et des membres de sa famille. Lui-même exerce tous les emplois de technicien : la cinématographie, le design sonore, la production, le montage, l’écriture, la direction d’acteurs...


Uzak remporte le Grand Prix à Cannes en 2003, faisant de Ceylan un réalisateur reconnu au niveau international. Continuant son tour des festivals après Cannes, Uzak gagna pas moins de 47 récompenses, dont 23 internationales, et devint ainsi le film le plus récompensé de l’histoire du cinéma turc. Son film suivant, Les Climats, également sélectionné à Cannes en 2006, remporta cette fois le prix FIPRESCI de la critique internationale.


En compétition lors de la 61e édition du festival de Cannes en 2008, son film Les Trois singes remporte le prix du Meilleur réalisateur. En 2009, il fait partie du jury cannois. Enfin, en 2011,

Il était une fois en Anatolie gagne le Grand Prix du jury à Cannes.

« J’essaie de raconter l’homme en profondeur, dans les moindres détails et dans toutes ses zones d’ombre. »

NURI BILGE CEYLAN

LES TROIS SINGES