Extraits_critiques

PROPOS DU REALISATEUR

"J'ai cherché avec soin les personnages des mineurs, dans la rue, dans des collèges publics et dans des centres d'assistance de la Communauté de Madrid. J'ai choisi des gamins sans aucune, ou avec très peu d'expérience professionnelle, et dont l'aspect et le comportement se rapprochaient du personnage qu'ils devaient interpréter. Ainsi, j'espérais obtenir d'eux une vraisemblance dans l'interprétation de leurs personnages dès le début de l'histoire."

"J'ai travaillé avec différents gamins de 11 à 13 ans - des enfants que je cherchais dans la rue, dans les collèges publics et dans les centres d'accueil - et qui répondaient à certains traits communs : ils appartenaient tous à des zones situées dans les banlieues de la ville, leurs familles faisaient partie de la classe ouvrière et tous, d'une façon ou d'une autre, étaient soumis à des situations véritablement violentes."

« El Bola est un drame urbain qui pourrait se dérouler dans n'importe quelle ville de n'importe quel pays où les différences économiques, sociales et culturelles cohabitent. Le film est avant tout la vision d’un enfant qui découvre une infinité de sensations et d’expériences. Il éprouve fascination et joie devant ces nouveautés qui tranchent tant sur son quotidien horriblement triste. El Bola est aussi le dialogue face au silence, la défense d’idées novatrices et ouvertes face à d’autres qui, aujourd’hui encore, se prétendent inamovibles. Métaphoriquement, c’est la liberté face à la répression. Mais par-dessus tout, il dénonce l’échec de notre société qui, malgré les efforts fournis pour résoudre les situations de maltraitance, est incapable de sauver la vie de ses propres enfants. »

« Pour moi, la caméra devait fonctionner comme témoin oculaire, sans prendre d’autres initiatives que de suivre les évènements dramatiques, de manière naturelle, au prix, parfois, de mouvements brusques, étranges et peu orthodoxes. De cette façon avec un travail basé sur l’interprétation, on a cherché un réalisme le plus proche possible du documentaire, de façon à ce que tout paraisse arriver spontanément. »

 

« Le traitement de l’image a été assujetti, comme tout le reste, à l’interprétation des acteurs. C’est-à-dire qu’à tout moment, la caméra devait chercher les comédiens, et non l’inverse. On a essayé de faire une photographie toujours réaliste, sans aucune " préciosité " qui aurait pu ôter la simplicité, la fraîcheur et l’authenticité des scènes. À plusieurs moments le flou a été utilisé comme une arme documentaire, et on cherchait un format qui permettait de voir le grain à l’écran. En utilisant tous ces éléments et une mise en scène basée, comme je l’ai dit, sur l’interprétation des comédiens, on prétendait obtenir un film cru, vrai et réaliste, dans lequel la base et l’intérêt se trouvent dans l’argument même de l’histoire et non pas dans un quelconque effet ou virtuosité technique. »

Entretien avec Achero Mañas (Dossier de presse)