EXTRAITS CRITIQUES
«El Bola est le premier long métrage d’Achero Mañas. Ce qui frappe, tout au long de ce film, c’est d’abord la rigueur de sa construction ; insensiblement, nous entrons dans l’univers de Pablo-El Bola, et nous ne comprenons que peu à peu quel est son sort. C’est aussi la subtilité avec laquelle les personnages sont peints. La misère morale profonde du père-bourreau, la détresse tragique de son épouse, la tristesse étouffante de leur quotidien, sont rendues avec une force et une vérité rares… A coup sûr, Achero Mañas est un réalisateur à suivre. »
CH. B. (Fiches du cinéma 2003)
« Le cinéma aime les pauvres gosses : de Pialat (L’Enfance nue) à Rossellini (Allemagne année zéro), le désespoir n’a jamais été plus grand que chez les petits. Dans cette prestigieuse famille, voici El Bola, surnom d’un gamin qui traîne son sourire malheureux dans une banlieue de Madrid… Le premier film d’Achero Mañas décrit avec justesse ce pacte de l’amitié scellé par une sorte d’instinct de survie. »
Frédéric Strauss (Télérama n° 2781 3 mai 2003)
« Comme Les Quatre cents coups qu’il rappelle par ses péripéties (la punition pour avoir fait l’école buissonnière, la fête foraine…), le film fuit les effets faciles et recherche un réalisme quasi documentaire. Mettant l’accent sur l’histoire, sa logique simple et efficace, Mañas fait reposer sa mise en scène sur l’interprétation sans faille des jeunes comédiens : ce refus de toute forme de préciosité ou de démonstration, de virtuosité technique, est ce qui permet à El Bola d’échapper au pathos. »
Aurélie Ledoux (Positif N° 508 juin 2003)
« Si le film montre l’enfance maltraitée sans complaisance et sans jugement surdéterminé, c’est que les cris sont longtemps étouffés derrière les portes, les marbrures à peine aperçues sous le tee-shirt… Loin des frasques baroques d’un Almodovar mûrissant ou du fantastique mi-infantile mi-moquer du prodigue Amenabar, Achero Mañas, jeune réalisateur, creuse pour son premier film une veine sobre, empreinte d’humilité. Glissant une mise en scène claire sur ce sujet délicat, il capte le danger sans voyeurisme et offre un film incisif, marque saisissante sur une page vierge. »
Lise Bellynck (Cahiers du cinéma N° 578 avril 2003)
« Aborder la question de la maltraitance confronte au risque du manichéisme et du voyeurisme. Rien de tel ici : la pudeur des images, l’absence de caricature des personnages, la montée progressive de la dimension dramatique en évitant toute moralisation ou sensationnalisme font de cette œuvre une production essentielle sur l’enfance et particulièrement l’enfance maltraitée. »
Jacques Trémintin (Lien social n° 827 ; février 2007)
« Malgré un sujet propice, Achero Mañas évite la sensiblerie, et c’est rendre compte de ce vécu de façon réaliste, dure mais juste, sans excès et sans manipulation lacrymale. El Bola et ses copains sont interprétés par des gosses n’ayant que très peu d’expérience professionnelle, voire aucune. Ils gardent toute leur spontanéité. »
Philippe Descottes (Mcinéma)
