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Synopsis

 

C’est en souhaitant acheter la veste d’un pyjama et uniquement la veste ! Que le milliardaire Michael Brandon fait la connaissance de Nicole de Loiselle dont le père est un aristocrate  désargenté. Michael tente de séduire la jeune femme qui résiste à ses avances et finit pourtant à la demande de son propre père, par accepter de l’épouser. Nicole découvre que Michael s’est déjà marié à sept reprises, ce qui l’incite à se garantir financièrement contre celui qui va devenir son mari...

ERNST LUBITSCH

(1892-1947

Né à Berlin en 1892, Lubitsch commence à travailler à l’âge de seize ans dans la boutique de son père, traiteur. Atmosphère dont il se souviendra quand il réalisera Rendez-vous en 1940, un de ses plus beaux films. Intéressé par le métier d’acteur, il rejoint la troupe de Max Reinhardt en 1911 et outre le théâtre, joue dans des films des rôles comiques. La guerre met un terme à ses activités et Lubitsch, en 1948, rejoint la UFA, où il réalise surtout des films historiques comme Anne Boleyn (1920) et Madame Du Barry (1919).

Lubitsch quitte Berlin en 1922, invité par Mary Pickford à Hollywood pour réaliser un film dont le tournage se passe mal. Il signe un contrat avec la Warner l’année suivante et se spécialise dans les comédies de mœurs, comme Paradis perdu (1924), avec Adolphe Menjou ou L’éventail de Lady Windermere (1925), et devient l’un des réalisateurs les plus cotés de Hollywood. Avec l’arrivée du parlant, Lubitsch ajoute à son répertoire l’adaptation d’opérettes (Parade d’amour en 1929, La Veuve joyeuse en 1934,  toutes deux avec Maurice Chevalier et Jeannette Mac Donald), tandis que la censure (le Code Hays) contraint le cinéaste à redoubler d’ingéniosité quant aux allusions sexuelles, notamment dans Haute- Pègre (1932), qu’il considérait comme son film le plus achevé sur le plan du style. Le monde de Lubitsch est composé de séducteurs mondains et de femmes espiègles et de seconds rôles inoubliables.

Avec Angel en 1937, Lubitsch offre à Marlène Dietrich son plus beau rôle en dehors de ses films avec Sternberg. Dans Ninotchka (1939), il transforme le handicap de Garbo (sa froideur) en atout majeur. L’art de la comédie n’exclut pas un regard sur son époque. Ce que souligne Ninotchka. Deux films parmi les plus réussis, le confirmeront : Rendez-vous et surtout Jeux dangereux - To be or not to be en 1942, son chef-d'œuvre où une troupe de théâtre entre en résistance tout en continuant de jouer. Gravement malade, Lubitsch abandonne en cours de tournage La Dame au manteau d’hermine, achevé par Preminger. Il meurt en 1947, l’année où les Oscars qui l’ont toujours oublié, lui décernent un prix pour l’ensemble de son œuvre. La comédie américaine a ses maîtres (Hawks, Cukor, Preston Sturges, Billy Wilder, qui a commencé avec Lubitsch), mais l’art de Lubitsch, par sa grâce et son élégance, reste inégalé.

Sources : Eithne  et Jean Loup Bourget : Lubitsch ou la satire romanesque 1987 Flammarion.

LA LUBITSCH’S TOUCH

racontée par Billy Wilder

à propos de La Veuve joyeuse.

 

« La scène s’ouvre sur le roi et la reine au lit, le matin, juste au moment du lever. Ils s’embrassent, se font des tas de cajoleries, puis le roi s’habille et sort de la chambre. Dans le couloir, il croise le lieutenant, Maurice Chevalier, qui lève son épée sur son passage en signe de respect. Chevalier s’assure que le roi est parti et entre dans la chambre. La porte se ferme. Dans les escaliers, le roi s’arrête. Il s’aperçoit qu’il a oublié son épée et son ceinturon, et il retourne sur ses pas. Suspense ! Le roi entre dans la chambre. La porte se referme à nouveau et, cette fois encore, le public n’est pas admis à entrer dans la pièce. Le roi sort avec le ceinturon et l’épée, toujours souriant. Tout en marchant, il tente de boucler son ceinturon mais celui-ci est trop étroit. Il retourne dans la chambre. Et cette fois le public entre avec lui dans la chambre et découvre en même temps que lui, Chevalier sous le lit... »

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