Gypsy_Extraits critiques

SYNOPSIS


Embarquez dans la Gypsy Caravan pour un voyage à travers la musique, la vie et l'héritage de cinq groupes tziganes, issus du monde entier, lors d'une tournée triomphale de six semaines aux États-Unis. Les styles musicaux vont du flamenco au violon gitan, de la folk indienne au jazz, représentant ainsi le meilleur de la musique et la diversité du peuple gitan.

Le film retrace le portrait de ces musiciens, sur scène et à la ville, dans leurs familles et sur la route. Un voyage riche et initiatique, au sens propre et figuré à travers la culture gitane.


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« Quand on aime, il faut filmer »



« C’est au début des années 90 que Jasmine Dellal, anglaise aux racines indiennes alors installée en Californie, croise sur sa route les premières caravanes Roms. Quand on aime, il faut partir.

Elle part. Se lance sur les traces de ce peuple déchiré, aux racines et aux ramifications inextricables. Près de vingt ans plus tard, elle n’en est pas encore revenue. Un premier documentaire, American Gypsy (2000), présenté dans des dizaines de festivals à travers le monde, primé, largement diffusé, la distingue. Pas facile pourtant de filmer ce qui passe, ne dure pas : les moments de grâce de la musique, comme les gens auxquels on s’attache et qui reprennent leur route. Partir. Ailleurs toujours. Spectatrice bouleversée de la première tournée de Gypsy Caravan, elle a l’idée folle de vouloir tenter le pari, et en parle à Albert Maysles, directeur de la photo notamment réputé pour son habileté à filmer la musique live. Réaction enthousiaste. Les rencontres et les amitiés feront le reste. Jasmine Dellal intègre la deuxième caravane qu’elle suit de New York à Miami, d’Austin à San Francisco.


Quand on aime, donc, il faut filmer. Pas question cependant de se contenter d’enregistrer puis de monter en les juxtaposant de simples morceaux de concert, ceux-ci fussent-ils proprement ébouriffants. Non, trop linéaire, pas assez raccord avec l’état d’esprit qu’elle cherche à capter. Ce proverbe Rom, d’ailleurs, sur lequel s’ouvre le film : « Quand la route est sinueuse, on ne peut pas marcher droit ». Tout est dit. Gypsy Caravan alternera de magnifiques séquences de concert, pleines d’émotion, des séquences tournées dans les loges, avant ou après les prestations, ainsi que des séquences plus intimistes tournées chez les musiciens, en Espagne, en Roumanie, en Inde ou en Macédoine, dans les lieux d’origine même de ces gens qui n’en ont plus. C’est à cette allure cahotante, sensible aux ornières, aux déviations, comme à tous les caprices qui surgissent en chemin, que l’on doit de saisir, par un violent contraste, l’hallucinante odyssée qui s’apparente à celle de tout un peuple. Trop de lumières finit par éblouir, et il y a des farces qui peuvent exploser en larmes. Trop de misère n’en finit pas, et il y a des complaintes déchirantes dont on éclate finalement de rire. »


Frédéric Aribit (lci.tf1.fr)

Née en Grande-Bretagne, elle grandit dans le Sud de l'Inde, où sa grand-mère vivait et où sa mère vit toujours... Adulte, elle s'ins- talle à New York. Après avoir étudié le français et l'espagnol à l'université d'Oxford, elle réalise à Berkeley ses deux premiers courts métrages, She Says, sur le fémi- nisme, et In His Own Image, portrait d'un photographe sans domicile fixe, elle passe au documentaire en travaillant sur Black Is... Black Ain't de Marlon Riggs. Elle fonde sa propre maison de production, Little Dust Productions pour tourner des films ar- tistiques faisant preuve d'une certaine cons- cience sociale. Elle réalise en 2000 son pre- mier long métrage documentaire, American Gypsy, puis en 2005 Gypsy Caravan.


« Dès le début de ce film, je voulais mon- trer ce contraste entre l’image des gitans sur scène, qui font de la musique gitane - très facile à accepter pour les gens – et la vie réelle. Des images qui sont plus diffi- ciles à accepter, parce qu’on n’a pas l’ha- bitude de dépasser nos préjugés. Je voulais montrer qu’ils sont des êtres humains. C’est presque idiot et tellement simple,  tourner des scènes juste pour montrer que les gitans sont des êtres humains, mais c’est un peu ça que je voulais faire. »

  


JASMINE DELLAL

« Ce que je voudrais que le public retienne, c’est que les gitans sont des êtres humains. »

EXTRAITS CRITIQUES