Gypsy Caravan_Propos de la réalisatrice

PROPOS DE LA REALISATRICE

EXTRAITS CRITIQUES


« Le regard de la réalisatrice est tout à la fois fin, généreux, subtil, et judicieux. Son documentaire est très loin de la démarche journalistique, mais nous apprend énormément sur son sujet. Les immiscions dans la vie quotidienne des uns et des autres, comme autant de tranches de vie, nous disent plus que des informations historiques ou chiffrées. Pas de voix off d’ailleurs dans ce documentaire. La parole, ici, se déploie par la voix des ces hommes et de ces femmes apprenant à se connaître, reconnaissant en l’autre les valeurs communes, si difficiles à définir, des tziganes : une certaine idée de la liberté, une vie organisée autour d’un clan (familial, amical...), et un rythme qui jamais ne les quitte, une musique du partage. Surtout, le film démontre que la musique tzigane n’est pas cantonnée aux fêtes de village, aux mariages ou aux veillées autour des feux, mais qu’elle jouit aussi d’une renommée internationale, et déchaîne les passions. La tournée de Gypsy Caravan met en effet en scène cinq groupes éclectiques, qui vivent tous de leur musique : Taraf de Haïdouks et la fanfare Ciocarlia, de Roumanie, la diva macédonienne Esma Redzepova, la troupe espagnole de flamenco d’Antonio El Pipa, et Maharaja, un groupe d’Inde . »

Sarah Elkaïm (crtikat.com)


« Caméra au poing et accompagnée de ses cadreurs, Jasmine Dellal parcourt le monde pour suivre des musiciens roms de cultures différentes. La tentation de verser dans le documentaire engagé est grande mais pourtant la réalisatrice préfère poser sa caméra sans intervenir. Jasmine Dellal pénètre dans l’intimité de cet univers rom et filme un concert aux musiques ensorcelantes L’ambitieuse promesse du film est tenue : transmettre la passion de

ces personnes riches de leur musique. »

Perrin Jusseaume (Première)

« Le découpage, s'il apporte un peu de confusion dans la narration, s'avère fidèle à l'esprit de la Caravane, et le charme du film réside justement dans cette construction. Les groupes font connaissance, observent leurs différences et prennent conscience de leurs racines communes, une langue, des rythmes, des émotions, des souffrances qu'ils partagent. À mesure que les musiciens se découvrent et se lient d'amitié, leurs portraits révèlent au spectateur la culture de chacun, et des vies souvent marquées par de douloureuses épreuves. Filmées en DV, les images des paysages, des villages sont très belles, celles des personnages sont intimes et sensuelles. »

Jordan Ricker (Fluctuat)

« Ce qui fait la richesse de Gypsy Caravan et constitue en même temps sa limite, c’est la volonté de Jasmine Dellal de ne pas se contenter de filmer la musique, mais de montrer aussi la vie de ceux qui  la jouent, leur rude quotidien dans les petits villages où ils habitent (pour l’exemple, signalons que l’un des musiciens a profité de l’argent gagné pendant la tournée pour amener l’électricité dans le sien !). La réalisatrice nous fait donc découvrir rien moins qu’un monde, une culture, une histoire, et un étonnant panel de personnalités hors normes. »

Ch. A. (L’Annuel du cinéma : 2008)


« Bien exécuté, le film a du charme et nous apprend à travers leur musique autant qu’à travers leur vie, que les Roms sont souvent victimes de leur apparence et de fausses mythologies. Johny Depp, qui produisit dans son propre cabaret aux Etats-Unis le groupe Taraf de Haidouks, vient témoigner de cette injustice faite à un peuple qui compterait pas moins de dix millions de membres dans le monde.

H.N. (Positif : N° 559 ; septembre 2007)


« La réalisatrice, britannique d'origine indienne, ne s'est pas contentée de filmer les concerts, elle a pris le temps (cinq ans de tournage) de suivre chacun des cinq groupes dans leur pays d'origine (Inde, Roumanie, Macédoine, Espagne), rendant ainsi compte de la richesse des styles musicaux (flamenco, fanfare, violon, raga, jazz) de la diaspora rom. Déjà auteur d'un documentaire remarqué sur la communauté gitane aux Etats-Unis (American Gipsy), Jasmine Dellal n'a eu aucun mal à se fondre dans le groupe des musiciens. Une ba(l)lade émouvante, avec des scènes joyeusement hirsutes que ne renierait pas Kusturica. »

Jérémie Couston (Télérama :12/09/2009)