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Ecrivain et cinéaste, Atiq Rahimi est né à Kaboul en 1962, dans une famille aisée. Son père, monarchiste, gouverneur du Panshir et juge d’instruction est incarcéré pendant trois ans après le coup d’Etat de 1973.Après le coup d’Etat communiste en 1978, le frère d’Atiq devient communiste et tente de rallier son frère aux prosoviétiques et d’aller étudier le cinéma à Moscou.. Il refuse et vit la guerre d’Afghanistan contre les soviétiques de 1979 à 1984.

Passionné de cinéma, il découvre au centre franco-afghan de Kaboul Hiroshima mon amour d’Alain Resnais: « Je suis venu au cinéma par ce film. Je ne comprenais rien et pourtant j’étais bouleversé. Je me suis dit Kaboul sera mon Hiroshima ».

A l’âge de 22 ans, il quitte l'Afghanistan pour le Pakistan  puis demande l'asile politique en France où il passe un doctorat de cinéma à la Sorbonne. Pendant ce temps, son frère communiste, resté en Afghanistan est assassiné en 1989, mais il n’apprend sa mort qu’un an plus tard..

Atiq Rahimi considère le cinéma comme un langage universel, le plus à même de parler de la situation de son pays d’origine. En 1996,alors que les talibans prennent le pouvoir à Kaboul, il écrit son roman Terre et cendres, une manière pour lui de se réconcilier avec son pays.

Après trois premiers romans écrits en persan, Atiq Rahimi obtient le 10 novembre 2008 le prix Goncourt pour Pierre de patience, écrit directement en français.

 

Filmographie :

Zaher chah, le royaume de l’exil (2000) documentaire

Afghanistan, un Etat impossible (2002) documentaire

Terre et cendres (2005)

Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2004 dans la section Un certain regard, le film a obtenu le prix Regard vers l’avenir, décerné à un premier long métrage.

  

Critiques

Synopsis

 

Un pont, une rivière asséchée dans un paysage désolé, la guérite d'un gardien mal luné, une route qui se perd à l'horizon, un marchand qui pense le monde, un vieillard, un petit enfant, et puis l'attente. Rien ne bouge ou presque. Nous sommes en Afghanistan. Le vieil homme va annoncer à son fils qui travaille à la mine, le père du petit, qu'au village tous sont morts sous un bombardement. Il parle, il pense : enfer des souvenirs, des attentes, des remords, des conjectures, des soupçons. C'est une parole nue qui dit la souffrance, la solitude, la peur de n'être pas entendu...

  

ATIQ RAHIMI

M Essacq BALOUTCH

 

Né à Kaboul, à Kafrouchi, le quartier des vendeurs de pailles, situé dans la zone la plus pauvre de la ville, orphelin de mère à 2 ans, Essacq Baloutch a fait ses études à « Esteclal », à l'école française. Après avoir passé son bac, il obtient une bourse pour continuer ses études en France à la faculté de Besançon. Chercheur, inventeur, marié et père de famille, il vit près de Dijon. Même si la France est devenue sa terre d'adoption depuis 22 ans, il n'oublie pas pour autant son pays.
En  septembre1979, juste trois mois avant l’intervention soviétique en Afghanistan, il crée l'association des Amis des Afghans et de l'Afghanistan et œuvre assidûment pour apporter de l'aide à sa patrie qui lutte pour sa liberté.

Il est l’auteur d’un ouvrage Le Regard d’Issa : témoignage  (Ed. Le Bien public 1992).


« Vendredi dernier j'étais à une présentation du film Terre et Cendres, en présence d'Atiq Rahimi, film qui fut suivi d'un débat. A une question sur pourquoi le pays ne connait que la guerre, Atiq Rahimi répondit que pour aller de la guerre à la paix il faut trois éléments: la mort, le deuil, et le temps. Hors les afghans n'ont plus le temps nécessaire pour faire le deuil, la mort appelle la vengeance, qui appelle la mort. Dans le film, le vieil homme seul survivant, avec son petit fils devenu sourd, d'un bombardement part retrouver son fils pour lui annoncer l'horrible nouvelle, mais en même temps redoute cette rencontre car il pense que son fils partira se venger plutôt que faire le deuil de sa famille. »Vincent Vershore (15/12/2008)