Premieres neiges_Propos de la réalisatrice
Premieres_neiges_Synopsis

 EXTRAITS CRITIQUES


«Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice bosniaque Aida Begic dessine un portrait de groupe, celui d'une poignée de femmes qui ont survécu à la guerre en Bosnie. Son histoire veut englober parfois toute la tragédie de son pays, mais, le plus souvent se contente avec bonheur de suivre le cours souterrain de la vie sous les ruines...La mutation de Premières neiges en parabole est habile, d'autant qu'elle peut se prévaloir du poids d'une histoire récente, qu'il est déjà temps de rappeler tant on préfèrerait l'oublier.»


Thomas Sotinel (Le Monde :  7/08/2010)

«Malgré un nombre conséquent de personnages, l’auteur parvient à nous intéresser à chacun d’eux et à leur donner une épaisseur suffisante pour qu’on s’attache à leur parcours intérieur. La force de sa mise en scène suscite l’émotion sans jamais tomber dans le pathos facile. Ainsi, les plans sur le visage du petit garçon traumatisé en disent bien plus long sur les atrocités de la guerre que toutes les images les plus violentes vues ces dernières années au cinéma...Premières neiges, entre réalisme et poésie, déploie ses charmes avec une simplicité et une évidence confondantes. Le tout est magnifié par un jeu d'actrices particulièrement inspiré et de superbes images d'Erol Zubcevic. Sans crier gare, avec douceur et sensibilité, ce premier opus s'impose comme un des plus beaux films sur l'après-guerre, lorsque l'on doit sécher ses larmes et construire un avenir serein sur les ruines d'un passé douloureux.»


Virgile Dumez (avoir-alire.com)

« L’approche est celle de la chronique documentaire, aux accents parfois kiarostamiens, servie par une très belle photo fanée et un casting qui sait faire vivre cette communauté isolée, désertée par les hommes, où le poids des traditions et de la mémoire étouffe un matriarcat et des rêves de liberté encore hésitants. La cinéaste épouse au mieux l’attente presque vaine des femmes, les non-dits, et fait en sorte que chaque apparition (surprise) d’hommes ressemble à une agression : un camionneur qui manque de les écraser, un promoteur sortant de la brume comme d’entre les morts, et qui veut racheter le village pour mieux l’effacer.»   Léo Soesanto : (Les Inrocks 8/10/2008)


« … Le tableau pourrait sombrer dans le glauque, mais la caméra d'Aida Begic ne retient que le doux : la douceur des voix, des couleurs. Les enfants faisant tinter les rideaux en perles de la cuisine. Le vent facétieux jouant avec le voile coloré de la jeune musulmane. Que ce soit cette série magnifique de scènes où la jeune fille se lave le visage à la fontaine dans l'aube caractéristique des lumières estivales, ou les scènes collectives de fabrication de confitures, Premières neiges traite avec subtilité l'ambiguïté du travail de deuil. Sa part de désolation et de tristesse inévitable, entrecoupée de moments où affleurent en surface sinon de l'enthousiasme, du moins la volonté de surmonter l'épreuve, de reconstruire. Une belle incarnation de la difficile reconstruction en temps de paix d'un semblant d'équilibre social par les survivants.»

Isabelle Mayault ( Culturopoing.com )

« Aïda Begic, qui signe son premier long métrage, filme l'absence comme un vampire omniprésent qui hante les ruines. Les objets sont investis du pouvoir sacré du souvenir : une paire de lunettes trouvée sur une colline, un rasoir vénéré par une veuve comme une relique. Mais la jeune cinéaste ne laisse pas le pathos alourdir le récit et se garde de figer ses héroïnes dans des figures de saintes ou de martyres... Conte funeste et réaliste, très sobre, Premières Neiges est surtout un film humaniste sur la dignité, qui plie mais ne rompt pas.»

Mathilde Blottière (Télérama :08/10/2008)



Couronné par le Grand prix de la Semaine de la Critique Premières neiges s’inspire des drames auxquels est confrontée la Bosnie, où des villages entiers ont été décimés par la guerre. A l’efficacité de la fiction qui concentre les évènements sur une semaine se superpose donc le caractère testimonial que revêt la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les survivants des massacres… Le film refuse cependant le misérabilisme, laissant en permanence entrevoir de nouvelles possibilités, et de nouvelles raisons pour les héroïnes de continuer à se battre… Enfin au-delà du témoignage, le film aborde subtilement la question de la « dignité humaine»

Marine Quinchon (L'annuel du cinéma 2009)