L'institutrice_Synopsis
Love is Strange_Extraits Crtitiques
Love is Strange_synopsis

En 1997, il tourne dans sa ville natale son premier long-métrage, The Delta, film sensible sur la descente du Mississippi par deux jeunes gens. L'un, Lincoln, est un blanc tout juste sorti de l'adolescence qui vient de découvrir son homosexualité ; le second, Minh, est le fils d'une vietnamienne et d'un GI noir. Cet étrange couple rejoint la galerie de personnages marginaux, en quête d'eux-mêmes, qui peuplaient déjà les courts métrages de Sachs.

The Delta, présenté aux festivals de Toronto, Sundance et Rotterdam, est suivi en 2002 de Forty Shades of Blue. Ce nouveau film, situé dans le monde de la musique de Memphis, raconte la liaison entre la nouvelle femme d'une légende du rock et le fils de celui-ci. Rip Thorn crève l'écran dans le rôle du père et le film remporte le grand prix du festival de Sundance et est montré à Deauville. Sachs entreprend donc un troisième film.

Il s'agit de Married Life, dans lequel le talentueux metteur en scène se sert d'une intrigue policière pour mieux analyser la nature des relations conjugales et amoureuses. Pour ce film, tourné au Canada mais situé dans l'Amérique des années 40, Ira Sachs s'appuie sur un casting prestigieux : Chris Cooper, Pierce Brosnan, Rachel McAdams et Patricia Clarkson sont en effet les vedettes de ce film, salué aux festivals de Toronto et de New York pour sa finesse, sa densité et son suspens.

En 2012, Sachs réalise Keep the lights on, un film qui raconte une histoire d'amour passionnelle entre deux hommes.

Après The Delta et Keep the lights on, Ira Sachs, lui-même ouvertement homosexuel, met en scène dans Love is Strange les déboires d'un couple de même sexe, interprété par Alfred Molina et John Lithgow.

IRA SACHS

Né le 30 novembre 1964 à Memphis, Ira Sachs s'est imposé en l'espace de quatre films, comme un prometteur réalisateur du cinéma indépendant américain. Ce natif de Memphis qui vit à New York depuis 1988 est l'auteur de quelques courts ou moyens métrages remarqués comme Lady, portrait saisissant d'une personne à l'identité incertaine, en compétition au festival de Sundance en 1994.

SYNOPSIS


Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Du jour au lendemain, le couple n'est plus en mesure de rembourser le prêt de son appartement new yorkais. Contraints de vendre et déménager, ils vont devoir compter sur l'aide de leur famille et de leurs amis. Une nouvelle vie les éloignant l'un de l'autre, s'impose alors dans leur quotidien.

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JOURNAL DE BORD (extraits)


30 juillet 2013

Deuxième jour de préproduction… En tant que réalisateur très impliqué dans le financement de mes films, je sais combien chaque dollar a été difficile à trouver. Je suis extrêmement reconnaissant aux individus -  six gays, huit lesbiennes, un jeune cinéphile coréen, et ma mère– qui l’ont rendu possible… Pas un seul dollar n’est venu d’une vraie société américaine. Voilà le défi de réaliser un film aux Etats-Unis : l’argent est là mais le cinéaste doit lui même le trouver.


15 août

Hier, en rentrant je pensais que c’était logique que ça m’ait pris vingt-cinq ans  pour commencer à faire des films ici, à New-York. C’est le temps nécessaire pour construire  la grille complexe de relations et les heures d’observation qu’il me fallait pour que la ville soit ne serait-ce qu’à moitié réussie dans le film.


5 septembre

Maintenant en deuxième semaine de tournage, il semble qu’avec Christos nous ayons vraiment trouvé notre rythme, visuellement et par rapport au récit cinématographique… C’est difficile à expliquer mais j’ai l’impression que je suis à mon top en tant que cinéaste. Quand on réalise un film, une des choses les plus importantes mais aussi les plus difficiles, est de toujours avoir les émotions du film en tête et dans leur contexte durant le tournage.


26 septembre

Dernière nuit de tournage de Marisa. Elle était légère, heureuse, même si la scène était un dîner de famille tendu… Ce que j’ai appris aujourd’hui, à l’instinct, c’est que si on tourne une scène de dîner, il ne faut pas oublier de laisser tomber des miettes de pain tout autour de la table. Ca fait partie des choses qui font naître la vie dont on a besoin.


30 septembre

Dernier jour de tournage. Demain, je commence le montage à plein temps avec Michael Taylor et « Fonzie » Goncalves, et on travaillera le week-end. Pour beaucoup de gens, le dernier jour de tournage est une fin. Pour le réalisateur, ce n’est qu’un début, et la prochaine étape– le montage– est celle que j’attends avec le plus d’impatience. Comme l’argent a été dépensé (et qu’il reste de quoi terminer le film), c’est le seul moment dans la carrière d’un cinéaste où il ne cherche pas de fric. On en a assez pour faire ce qu’on a à faire, on a tourné ses plans, réussi ses journées, les acteurs n’ont pas été malades, ils n’ont pas abandonné le tournage, on a trouvé tous les décors, fait toute la réécriture, engagé tous les figurants; maintenant il ne reste plus qu’à en tirer le meilleur.

Cahiers du cinéma N° 696 (janvier 2014)