La terre outragée _ synopsis
La page outragée_Propos de la réalisatrice

EXTRAITS CRITIQUES

«C'est à un monde inconnu, oublié dans l'ombre d'une centrale atomique, qu'est consacré ce premier film de fiction de la documentariste Michale Boganim. Son regard familier sur l'Ukraine, où elle tourna aussi Odessa... Odessa ! (2005), lui permet d'y faire resurgir le passé. De toucher du doigt ces vies, ces lieux, ces paysages qui font si forte impression. L'innocence, la peur, la malédiction et la solitude s'y succèdent. Cet étonnant film d'atmosphère a tout naturellement une portée politique, mais regarde ailleurs, au-delà des structures de la société : dans l'âme d'un pays. Qui prend le visage de l'Ukrainienne Olga Kurylenko, beauté meurtrie, pleine de fierté mais aussi de fatalisme.»

 Frédéric Strauss (Télérama : 24/08/2013)

Refusant tout spectaculaire (l’explosion du réacteur est suffisamment lointaine pour rester en hors-champ), la mise en scène accomplit plusieurs miracles parmi lesquels celui de rendre certaines scènes étrangement belles (comme celle où des scientifiques masqués débarquent dans une ferme) sans que jamais on ne se départisse d’un évident sentiment d’effroi face à l’horreur de la situation.» Clément Graminiès (Critikat.com : 03/03/2012)


«misérabiliste, jamais sermonneur, La Terre outragée tente d'aller contre son sujet même, de faire passer l'individu par son récit - avant la catastrophe. Car Tchernobyl, comme l'explique Anya, c'est l'absinthe: “l’herbe de l’oubli”. Et c’est de cette survivance de la mémoire sur la mort du monde dont il est question. Tous ont vécu et veulent vivre là, dans cet endroit condamné à ne jamais réellement revivre. La mémoire est ce refuge que  la caméra capte sur les lieux mêmes de l’action. Dérangeant, La Terre outragée a cette beauté froide de fin d’un monde. Malgré des faiblesses dans la forme et l’écriture, le film parvient ainsi à instaurer une gracieuse mélancolie venant du sentiment que cette “terre outragée” est devenue étrangère à tous ses habitants.»

Sélim Ammouche (Les Fiches du cinéma : 08/2012)


Issue du documentaire (Odessa…Odessa !, tourné en Ukraine), MichaleBoganim a choisi la fiction pour évoquer

les stigmates de l’apocalypse nucléaire. Maintenant la catastrophe hors champ, elle s’attache aux trajectoires intimes de trois habitants de Pripiat, commune la plus proche de Tchernobyl, qui fut évacuée. Capturant des images désenchantées de la zone contaminée – “Le passé est un pays étranger qui ne me quitte pas”, confesse Anya, campée par l’éblouissante Olga Kurylenko –, la réalisatrice franco-israélienne signe une oeuvre singulière et bouleversante sur l’impossibilité de l’exil et de l’oubli. Arte magazine (N° 48 novembre 2014)


«Boganim a besoin de l’échafaudage romanesque pour avancer, et souvent on souhaiterait qu’elle le lâche ou le défasse. Et la tâche est parfois trop lourde pour des acteurs assignés à rendre visible, à exprimer comme on fit, ce qui justement est d’une autre nature. Mais si la mise en scène hésite entre le visible et l’invisible, entre les effets de la démonstration et les puissances de la suggestion, dans l’environnement bouleversant de cette «», comme on disait chez Tarkovski, où arbres, rivières, bâtiments intacts et ruines sont habités du même souffle calamiteux, les images et les sons, les lumières, les silences et les formes de La Terre outragée cristallisent une puissance et une inquiétude où quelque chose de mystique se confond avec la matière la plus triviale. Là est la terreur, là est la beauté.»

Jean Michel Frodon (Slate.fr : 27/03/2012)

PROPOS DE LA RÉALISATRICE

SYNOPSIS