L'incinérateur de cadavres_synopsis
L'incinérateur de cadavres_Propos du réalisateur

Du très bon cinéma d’horreur psychologique, ambitieux et hors du commun.

DeVilDead, 2006

  

Cette fable d’un humour sardonique, dans la tradition des Kafka et Husak, fut réalisée en 1968, au crépuscule du Printemps de Prague et aussitôt interdite : ce portrait au vitriol d’un collabo ordinaire était plutôt malvenu. Un des premiers effets du renversement des caciques staliniens aura été la « libération » de ce chef-d’œuvre de l’absurde, où domine le blanc immaculé, couleur favorite des épurateurs de toutes obédiences.

Télérama, 24/01/1990, J. Schidlow

  

L’œuvre de Juraj Herz est, à sa manière, une réplique cinématographique du « Triomphe de la mort » de Breughel. C’est d’abord le reflet de cette époque que Ernst Jünger appelle celle des équarisseurs ; le temps des « lémures » de Faust. […] Le Herr Doktor est vaguement influencé par le bouddhisme ; il croit à la réincarnation ; ses victimes connaîtront dans l’au-delà ou dans une autre vie un sort meilleur. Le Doktor est complètement fou. […] Ce petit bonhomme replet, net, d’allure un peu militaire, rangé, méthodique jusqu’à la manie, est l’image du fonctionnaire modèle happé par une idée fixe, fasciné par des doctrines mal digérées. On en a connu des milliers.

Ce film troublant et impossible à oublier, peut aussi figurer, comme le Rhinocéros, une épidémie de peste idéologique.

Le Figaro, 31/07/1971, Pierre Mazars

Un film aussi déstabilisant que terrifiant. Cette plongée progressive dans la psyché d’un dément à la veille de la Seconde Guerre Mondiale procure deux sentiments contradictoires. D’un côté, l’impression de flotter au-dessus de la narration, comme dérouté et insensible à ce qui se déroule devant nous, à l’image de son personnage principal (excellente prestation de R. Hrušínský, glaçant). Et d’un autre côté, l’ambiance malsaine oppresse véritablement, tel un cauchemar dont on espère pouvoir s’évader mais dont l’on sait qu’il ne fera que s’accentuer. Peu de films du genre peuvent se targuer d’être aussi réussis. Et c’est notamment grâce à une recherche formelle remarquable, faisant la part belle au montage où les limites du temps et de l’espace semblent s’évanouir, que parvient à ce résultat Jurja Herz, sans éviter toutefois quelques lourdeurs, en particulier dans son rapport à la grande histoire, peu subtil mais faisant froid dans le dos.

SENS CRITIQUE, mai 2013, Obben

  

EXTRAITS CRITIQUES


On a dit que ce film est « un chef d’œuvre d’humour noir ». C’est surtout l’image unique de l’horreur gonflée de réalité.

Cinéscope, Fernando ARRABAL, janvier 1990

 

Plongeant au cœur de la monstruosité ordinaire, Juraj Herz signe une œuvre atypique et audacieuse qui demeure l’un des grands classiques du cinéma d’avant-garde des années 60. Tout bonnement jubilatoire !

À VoirALire, Les nouveaux monstres, mai 2014

 

 Film en noir et blanc. Terrible. Où l’acteur Rudolf Hruzinsky est prodigieux. Même s’il donne froid dans le dos, cet « Incinérateur » est un événement cinématographique.

Le Canard Enchaîné, 24/01/1990

SYNOPSIS

PROPOS DU REALISATEUR