Programmation 2018
Free Fall_Chute libre

VENDREDI 25 MAI à 14 h 30

SYNOPSIS


 Ce film autobiographique du cinéaste légendaire, Jan Němec, est une libre interprétation de sa publication ‘Ne tends pas la main au serveur’, où il relate les histoires de sa vie depuis les années 60 jusqu’à nos jours. Le titre du film Le loup de Vinohrady, évoque un loup, un être sauvage, vicieux, incontrôlable. On y visite les lieux de l’histoire, on entend les dialogues authentiques commentés par l’auteur, de vraies archives et des falsifiées. Ce qu’il y a dans le film a véritablement eu lieu, et Jan Němec l’a vécu même si parfois il en grossit certains traits.

À PROPOS DU FILM


 Pour parler de cette œuvre testament et largement autobiographique, Radio Prague a rencontré Tomáš Michálek, le jeune producteur du film, sans lequel le projet n’aurait peut-être jamais vu le jour…


Jan Němec a participé à la fameuse édition 1968 du festival de Cannes qui n’a pas eu lieu alors qu’il avait des chances de remporter la Palme d’or. Vous pouvez nous raconter cet épisode ?


« C’est la première et la dernière fois où les Tchèques ont eu trois films en compétition. Il y avait le film de Jan Němec, La Fête et les invités, Miloš Forman avec Au feu les pompiers et Jiří Menzel avec L’Eté capricieux. L’histoire, c’est qu’ils sont allés là-bas et qu’ils espéraient recevoir des prix, remporter la Palme, mais des intellectuels français comme Godard ou Truffaut ont interrompu le festival. C’était foutu, c’était un échec énorme pour notre délégation. Mais heureusement, Jan Němec a réussi à vendre des saucissons, de la bière et des liqueurs, donc il a reçu quelques prix lors de son retour en République tchèque... »


Donc tout n’était pas perdu…


« Oui, tout n’était pas perdu, comme on dit : ‘not bad at all’. » Il est aussi intéressant de constater que dans ce film, il y a un jeune acteur comme Jiří Mádl, qui incarne une nouvelle génération d’acteurs tchèques et qui joue le rôle de John Jan, il y a de jeunes producteurs, toute une nouvelle génération autour de quelqu’un, Jan Němec, qui a été une des figures majeures sinon la figure majeure de la Nouvelle vague dans les années 1960.

LE LOUP DE VINOHRADY

JAN NĚMEC (1936-2016)

  Jan Němec est décédé au mois de mars dernier. À quel stade était le film à ce moment-là et comment en avez-vous achevé la production et la réalisation?

Jan Němec est décédé en mars et deux jours avant son décès il était encore en train de monter le film. Il nous a laissé un ‘rough cut’, une préversion du film, à partir de laquelle nous avons poursuivi le travail. Il nous a laissé quelques notes manuscrites et nous avons voulu ne rien changer, continuer et finir le film comme il le souhaitait, tel qu’il l’avait coupé.


Il a traversé la période des années 1960, la libéralisation, la normalisation, l’exil, le retour dans la Tchécoslovaquie puis la République tchèque démocratique. Y-a-t-il une continuité dans ses films qui dépasserait ces changements continuels dans sa vie?

Bien sûr. Dans ce film, il y a des extraits de ses films. C’est l’histoire de Jan Němec, c’est un testament, donc il y a beaucoup de liaisons avec ses films. Sa vie, ce sont des films. Voilà pourquoi il a voulu tout mélanger.

Interview du 20 juillet 2016.

Entre 1955 et 1960, Jan Nemec suit les cours de L’école des hautes études cinématographiques de Prague (FAMU). En 1966, son second long-métrage, La Fête et et ses invités, est interdit par la censure. En août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie mettant un terme à l’expérience du Printemps de Prague.

Jan Němec saisit ces heures dramatiques avec sa caméra et en tire un repor-tage fameux Oratorium pour Prague. Interdit d’exercer son mé-tier, il est contraint à un long exil entre la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis. Revenu en Répu-blique tchèque après la Révolution de Velours en 1989, il a tourné quelques films et enseigné à la FAMU. Němec a obtenu de nombreuses récompenses à l’étranger ainsi que dans son pays – notamment de la part du Président Václav Havel. En 2011 il a publié un livre de récits autobiographiques Ne tends pas la main au serveur, d’après lequel il a tourné son dernier film Le loup de Vinohrady. Sorti sur les écrans à titre pos-thume, il s’agit d’un documentaire sur l’édition 1968 du festival de Cannes, où la carrière l’enfant terrible de la nouvelle Vague tchèque qui aurait pu prendre un tout autre tournant. 

PROGRAMMATION 2018

FREE FALL (Chute libre)