Atelier de convesation_Synopsis
Atelier de convesation_Propos du réalisateur

EXTRAITS CRITIQUES


Atelier de conversation propose une immersion dans des séances de conversation française assurées par des bénévoles au Centre Pompidou. À part leur désir de parler français, les participants n’ont pas grand-chose en commun. (...) Et pourtant le miracle s’accomplit. Assis en cercle dans une salle exiguë au milieu de l’immense bibliothèque, ils font la conversation au sens noble du terme.

Louise Dumas, POSITIF

 

Une fois par semaine, des expatriés de tous horizons géographiques et sociaux se retrouvent pour discuter de l’état du monde, de la crise économique, des rapports hommes-femmes… Malgré leurs différences culturelles, chacun exprime un point de vue nourri par les drames enfouis, la solitude et l’espoir d’un avenir enfin pris en main. Un brassage rappelant l’importance de l’écoute dans l’appréhension de l’autre, passionnant dans le propos, mais trop scolaire formellement.

Xavier Leherpeur, L’OBS

Dans Atelier de conversation, chacune des personnes filmées à l’intérieur du cercle rouge que forment les chaises en plastique de la pièce, est saisie dans une valeur de cadre similaire à celle de son voisin. Même distance entre les personnages et la caméra, même focale, Bernhard Braunstein transforme cet atelier de conversation en une magistrale galerie de portraits qui, au-delà de leur diversité, posent la question cruciale de l’immigration en France et nous poussent à nous interroger sur le visage que nous souhaitons justement lui donner. Dans un moment suspendu dans la solitude de leur vie de tous les jours, des hommes et des femmes tentent de trouver une solution au mythe de Babel, en inventant une langue commune, une langue qui permette de vivre ensemble. La force du film tient dans la manière subtile dont il met, l’air de rien, le spectateur en présence d’une utopie, d’une utopie réalisée.

Fanny Belvisi, Le blog documentaire

Réfugiés, employés ou étudiants étrangers se retrouvent chaque semaine au Centre Pompidou, où le français devient leur territoire commun. Émouvant. Ils sont étrangers, à tous les sens du terme. Ils ne se connaissent pas, ils sont loin de chez eux, de leurs racines, de leurs familles. Ils sont afghans ou kurdes, chinois, italiens, américains ou anglais. Chaque semaine, ils se retrouvent pour s’exercer à la conversation en français, au sein d’un atelier gratuit proposé par la Bibliothèque publique d’information, au Centre Pompidou, à Paris. Chaque semaine, notre langue leur fait un territoire commun, dans lequel ils avancent, plus ou moins hésitants, les uns vers les autres. Étudiant, réfugié, employé, expatrié, jeune mariée ou retraité, ils parlent de tout, de rien. Leurs mondes se frottent et les rencontres les plus improbables, sont, tout à coup, permises.  Ce passionnant documentaire trace, en toute sobriété, une carte humaine de la planète, un portrait de groupe à la fois universel et particulier, toujours sensible et incarné. Quelques thèmes — l’amour, la condition féminine, l’internationale des préjugés ou la crise économique — reviennent, entrecoupés de plans silencieux, de plus en plus larges, du lieu d’accueil. Comme un écho à ces rencontres, qui prennent peu à peu de l’ampleur, une densité touchante et juste, dans ce qu’elles révèlent de chacun — solitude, exil, nostalgie, humour et espoirs — comme dans ce qu’elles laissent pudiquement hors champ. Un beau voyage immobile.

Cécile Mury, TÉLÉRAMA


C’est d’abord en tant qu’usager que Bernhard Braunstein, qui signe avec Atelier de conversation son premier long-métrage documentaire, a pris connaissance de ces ateliers. Et c’est en tant que cinéaste qu’il revient capter l’atmosphère si particulière de cette petite salle, sise au milieu de l’impressionnante BPI. Pour ce faire, le documentariste s’en tient à un dispositif rigoureusement homogène : des plans frontaux sur les visages des usagers se succèdent, créant par sa répétition une sorte d’hypnose où le spectateur contemple et capte les moindres frémissements de ses usagers qui hésitent, cherchent leurs mots, sourient, écoutent avec bienveillance, regardent dans le vide et se racontent dans une langue qui n’est pas la leur. Atelier de conversation relève brillamment le défi de contourner l’ennui qu’on pourrait craindre par une telle approche systématique : cela tient à un montage précis qui filme aussi bien la parole que l’écoute.

Le documentariste rend bien compte de la diversité des sujets de conversation, des origines et des trajectoires qui se succèdent devant nos yeux et aiguisent naturellement notre curiosité. Et si, parfois, la polémique enfle inévitablement sur des sujets délicats, l’atelier est d’abord et surtout une parenthèse chaleureuse où se confier, un havre de paix planté au milieu d’une grande ville qui se montre parfois inhospitalière.

Murielle Joudet, LE MONDE

  

Synopsis

Propos du réalisateur