Les nuits blanches du facteur_synopsis
Les nuits blanches du facteur_Propos du réalisateur

Revenu de ses aventures à Hollywood et renonçant aux grands sujets, Kontchalovsky renoue avec le terroir russe qu’il avait longtemps délaissé. Cette fois, son approche est d’une modestie totale; il filme en vidéo légère des non-comédiens autochtones jouant les rôles qu’ils ont dans la vie.

Ce tableau animé est un peu l’équivalent, toutes proportions gardées, du Jour de fête de Tati en version lacustre. Vision à la fois bon enfant et un peu mélancolique d'un pays où — en dehors des grands centres — seuls la décrépitude et l'oubli semblent progresser. C'est pourtant le plus optimiste des films russes depuis longtemps.

Vincent Ostria, l’Humanité


De cette chronique simple et ordinaire, Kontchalovsky fait naître un fantastique plein de douceur. Son œil, son ouïe sont si sensibles que le bruissement des feuilles agitées par le vent, les vaguelettes qui se forment sur le lac, l’ombre qui baigne un sous-bois ont une présence inquiétante ou magique.

Jean-Dominique Nuttens, Positif

Kontchalovsky se revendique de Bresson, tout comme pour la fantaisie, de Buñuel. C’est dans cette humanité que Kontchalovsky touche là où on ne l’attendait pas, mais aussi presque malgré lui par la réalité des vies qu’il filme. […] Malgré un film simple aux atours mélancoliques, entre documentaire et éloge de la fantaisie des nuits blanches dostoïevskiennes, Kontchalovsky réalise une sorte de soleil trompeur, signant une forme d’impasse de son cinéma.

Marie Gueden, Critikat.com

Andrei Kontchalovsky a toujours aimé les intrigues à la lisière du documentaire. Des histoires où l’imaginaire est aux aguets, mais où le quotidien l’emporte — celui de petites gens sans importance, à ses yeux essentiels. Ici, avec des comédiens amateurs, il filme une Russie éternelle, immuable, où les êtres humains, tels des hôtes de passage, semblent s’effacer, enfin, pour rendre à la nature sa pureté, un instant troublée. Avec son canot bientôt sans moteur (on le lui a volé !), Liocha devient un messager sans message: Kontchalovsky le montre soudain perdu, assis sur le dos d’une barque, en compagnie du pote à l’âme douloureuse et du chat gris qu’il est le seul à voir. étrange trio au bord de l’irréel...

                                                        EXTRAITS CRITIQUES



Absolument réel, sans être documentaire, Les Nuits blanches du facteur nous transporte dans une Russie délicieusement inédite. En suivant ce facteur dans sa tournée quotidienne, on échappe à l'image habituelle des villages désertés et abandonnés, ravagés par l'alcoolisme.

Ce film pareil à nul autre nous révèle avec une grande justesse les hauts et les bas de la vie sur la terre russe. Foudroyant!

D’après Anne Dastakian, Marianne

Car le fantastique souffle sur ce conte naturaliste. Il suffit de quelques notes du Requiem de Verdi pour que le lac, immense et paisible, devienne sombre et inquiétant. Assis au côté de Liocha, un gamin, qui se pensait trop grand pour croire aux sortilèges, est saisi d'effroi à l'idée d'être emporté au fond des eaux par une sorcière dont le nom rigolo — Kikimora — dissimule les plus noirs desseins. Mais Verdi s'envole, l'ombre de Kikimora s'éloigne. Le monde s'éclaire à nouveau. Et la pureté triomphe.

Pierre Murat, Télérama


Tout ce qui est du domaine du réel (allées et venues du facteur Aleksey en barque, rapport aux autochtones) fonctionne très bien. Mais quand le film tente de faire des incursions dans la fiction, c’est plus aléatoire.

Isabelle Danel, Première

La position sociale d’Alexeï Triapitsyne, le facteur, est bien sûr le truchement idéal pour déployer une fresque agreste, faite de paysages d’une beauté sereine, à peine teintée d’inquiétude – lacs ridés par un souffle de vent, forêts que l’on ne pénètre jamais –, peuplés de créatures sympathiques et un peu dérisoires.

On peut être insensible, voire réfractaire à cette ligne mélodique. Mais Andreï Kontchalovsky en a fait une composante essentielle

de son film.

D’après Thomas Sotinel, Le Monde

SYNOPSIS

PROPOS DU REALISATEUR