L'île aux chiens_propos du réalisateur
L'île aux chiens_synopsis

Wes Anderson a décidément le chic pour trousser des films qui ne ressemblent à rien de connu dans la production contemporaine. Dans cette fiction à la fois cocasse et inquiétante où il rend hommage aux maîtres du cinéma japonais, comme Akira Kurozawa, le metteur en scène pointilliste concocte chacun de ses plans en orfèvre. Il signe une fable politique mordante sur les manipulations idéologiques et les tentations génocidaires de certains hommes de pouvoir. Résultat: un film d’animation poilant, mais qui donne aussi à réfléchir. On jappe!

Olivier de Bruyn, Marianne

EXTRAITS CRITIQUES

Rien, chez Anderson, n’est donc laissé au hasard, et la minutie obsessionnelle qui fonde son style trouve ici un nouvel aboutissement, qui est aussi sa limite.

Damien Bonelli, Critikat.com


L’Île aux chiens est son film le plus politique. Bien que situé dans un Japon futuriste, parfois rétro-futuriste comme pour brouiller les pistes, il fait songer, à travers une figure de dirigeant corrompu et autocrate, à Donald Trump ou Vladimir Poutine. Et l'île du titre évoque les zones insalubres où s'entassent, aujourd'hui, les populations déplacées, indésirables, refoulées. Avec cet arbitraire terrifiant qui frappe tel groupe, telle religion ou ethnie: ici, la déportation des chiens s'effectue au profit des chats, vénérés par le pouvoir en place.

Stéphane Dreyfus, La Croix

Marionnettes

Le chef marionnettiste du film Andy Gent et son équipe ont confectionné pas moins de 1000 marionnettes: 500 chiens et 500 humains. Pour chaque personnage, les marionnettes étaient reproduites à 5 échelles différentes: très grand, grand, moyen, petit, et tout petit. Chaque marionnette d’un personnage principal a représenté quatre mois de travail. Un chantier titanesque: "Non seulement il s'agit de construire les humains et les chiens selon différentes échelles, mais chaque éprouvette, chaque perruque, doit également être réalisée suivant trois échelles différentes. Et à la fin, on se retrouve avec 12 marionnettes reproduites sur 5 échelles différentes, réparties sur 20 décors. Ça peut vite devenir assez dingue!"

Maximilien Pierrette, Allociné

Le titre original s’entend aussi "I love Dogs" et ne trompe pas sur la marchandise. C’est effectivement un chant d’amour à l’espèce canine, dressé en plein pays de Maneki-neko, et sans le moindre gramme de cynisme. L’histoire entremêle dyoptie futuriste, récit picaresque et fable politique... La possible lecture politique du film ne se déduit pas uniquement de son propos sur le maintien de certaines populations dans d'indignes conditions de vie. Elle émane aussi des hurlements canins qui sourdent de son environnement ravagé, comme des accents furieux de la musique percussive d'Alexandre Desplat, lignes sonores sous-jacentes d'un appel à la révolte.

Joachim Lepastier, Cahiers du Cinéma

Anderson livre un film techniquement impeccable. Sa maîtrise du stop-motion atteint des sommets et lui permet d’offrir des plans superbes (...). Hommage à la culture japonaise, ce long-métrage au ton plus sérieux tisse une allégorie politique qu’on aurait voulue encore plus engagée.

Henri Lahera, Le Journal du Geek

Moins véloce et fluide dans sa conduite du récit que The Grand Budapest Hotel, L’Île aux chiens est un film que l'on passe son temps à admirer sans jamais avoir la distance, les échelles ni le temps nécessaire pour pouvoir l'aimer.

Frédéric Mercier, Transfuge

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS