03-02-Little Palestine_synopsis
03-04-Little Palestine_Propos du réalisateur

Pris entre deux feux, celui de Bachar El-Hassad et l’Etat Islamique, la communauté palestinienne de Yarmouk devient un problème à éliminer pour ces deux factions rivales. L’étonnement et la surprise sont de chaque plan dans Little Palestine: on y voit des marchands vendre des cactus, des adultes se réunir pour chanter et passer le temps, et une soupe publique organisée avec les moyens du bord pour parer au plus pressé. Ce brillant premier film est plus que le journal d’un siège, il est le rappel du mépris constant pour un peuple qui rêve juste de vivre dignement.

Le Bleu du miroir, collectif


Little Palestine déploie des images dignes des pires visions d'Apocalypse. Ici, le quotidien des assiégés est celui d'un cinéaste qui ne joue aucun autre rôle que le sien. Un témoignage brutal.

Les échos, Adrien Gombeau


Little Palestine est douloureux à regarder, mais c'est un film qui témoigne de la positivité des assiégés. (…) Le film se conclut sur une note d'espoir, avec deux belles scènes montrant des enfants, d'autant plus touchantes qu'elles les montrent endurcis et adultes avant l'heure.

Cineuropa, Vladan Petkovic

EXTRAITS CRITIQUES

Après Pour Sama, sur le siège d'Alep, sorti en 2019 et filmé par une jeune mère de la ville, Little Palestine, journal d’un siège raconte le siège du camp palestinien de Yarmouk (2012-2015), en banlieue de Damas, également à travers l'objectif amateur d'un habitantégé. Caméra au poing, Abdallah Al-Khatib a capturé au fil des mois les bribes d'un quotidien infernal(.) Incarnée par ce camp en Syrie, le plus grand camp de réfugiés palestiniens, la "petite Palestine" n'est autre qu'un "prolongement des souffrances de la grande Palestine", à laquelle le film consacre une place centrale, souligne par ailleurs Al-Jazeera. Le réalisateur y évoque en effet le déplacement des Palestiniens après la "Nakba" (la "catastrophe" en arabe, en référence à la création de l'État d'Israël et à l'exode massif de Palestiniens), en 1948, puis leurs souffrances aux mains du régime syrien, qu'il “accuse explicitement”. Mais loin de vouloir se venger ou perpétuer la culture de la violence, Al-Khatib dépeint la situation et les divers personnages sans violence aucune. Pour le magazine américainVariety, sa production constitue ainsi – au-delà des faits historiques et des méandres du conflit – "une lettre d’amour à ses concitoyens et à leur humanité dans une situation profondément”.

Courrier International, le mois du Documentaire 2022

Contrairement à des images de journal télévisé, ce n’est pas le sensationnalisme qu’il cherche à exhiber, mais toute une humanité chez des individus s’en remettant à l’entraide, le courage, l’espoir, la maturité de penser chez les plus jeunes enfants dont les témoignages sont réellement les plus bouleversants du film, et à un Dieu souvent mentionné mais dont on sent l’absence cruelle dans des images d’injustice crasse. Le documentariste déborde d’amour pour son peuple et sa ferveur dans cette situation humanitaire catastrophique est une belle leçon d’humanité, alors que l’on sent poindre une frustration qui gronde à l’encontre de l’Europe et des états-Unis dans leur absence, voire indifférence. Brûlot humaniste à la ferveur saisissante, Little Palestine, Journal d’un siège s’impose à nous tous.

CINE DWELLER, Frédéric Mignard

  

Le film, s’il donne à voir la colère et l’excitation qui règnent dans le camp, met aussi en exergue des moments de calme et des épiphanies presque heureuses – un sourire par-ci, un chant par-là. Mais il ne faut pas s’y tromper, Little Palestine, sous son apparente prise de recul, témoigne d'une colère froide, maîtrisée, dressant tous ces visages amaigris, ces enfants aux sourires sans joie, comme une armée de fantômes venue hanter à jamais leurs bourreaux. Si le documentaire cible les forces de Bachar Al-Assad, il en va de même pour la communauté internationale et sa passivité, directement visée dès la première séquence. C'est ce qui heurte le plus profondément : il est trop tard pour les victimes de Yarmouk et cette œuvre, qui vient exhumer des âmes damnées par l'image et le son, n'appelle à aucune autre réaction que le recueillement.

Critikat.com, Bastien Gens

  

Synopsis

Propos du réalisateur