08-02-Penché dans le vent__Synopsis
08-04-Penché dans le vent_Entretien

Dans un film cosmique, Thomas Riedelsheimer suit l’œuvre de ce performer du Land Art qui met son corps en jeu et prend aussi plus de risques, mettant son corps au cœur de son travail, en s’approchant parfois de la performance. Ce sont soit de simples empreintes sur le bitume de son corps allongé à terre pendant une averse soit sa lutte avec les intempéries (lorsqu’il progresse à flanc de colline contre le vent), soit une esquisse de symbiose lorsqu’il recouvre parfaitement sa main de feuilles. Parfois, la prouesse physique est extrême: voir sa traversée horizontale à l’intérieur d’une haie inextricable. Mais c’est surtout uneère pour lui d’élargir sa palette d’activités et d’in(ter)ventions. Goldsworthy peut aussi bien présenter une installation/construction/sculpture dans un cadre muséal (un gigantesque entrelacs de branches en sous-sol au Château La Coste) que continuer à enluminer le paysage de manière délicate à partir d’éléments de ce paysage (comme des feuilles dedégradées), ou bien utiliser son corps comme moyen d’expression.

"Un bon travail est un moment de clarté, comme un rayon de lumière." Andy Goldsworthy est un artiste majeur dans son domaine: les déclarations d’amour sans fin à la nature. Qu’elles soient éphémères ou permanentes, ses œuvres viennent toujours s’intégrer à l’environnement ou l’habiller. Il arrive souvent qu’on doive y regarder à deux fois avant de comprendre ce qu’il y a d’étrange dans ce qu'on voit, car soudain une partie du paysage est ordonnée. Cet ordre ou cette dispositionrendsublime. On pourrait rattacher Andy Goldsworthy au Land Art, mais son inspiration dépasse ce courant contemporain utilisant les paysages et les matériaux naturels. Le film est autant apaisant que magnifique.

La nouvelle république.fr, Jacques Brinaire

Dans Penché dans le vent, le réalisateur Thomas Riedelsheimer montre l'artiste Andy Goldsworthy en train de tester sa résistance au vent au sommet d'une colline battue par la tempête. Brièvement, le sexagénaire semble parvenir à trouver un équilibre précaire entre son corps incliné du côté de la pente et le vent violent qui le soutient. Mais le Britannique ne cherche pas forcément l'exploit. Il expérimente, il teste, il se soumet à des chemins de traverse qui le font par exemple emprunter les buissons le long d'un bâtiment plutôt que le trottoir du commun des mortels

Son travail s’étant complexifié depuis Rivers and Tides, Riedelsheimer semble parfois ne plus savoir où donner de la tête, et découpe son film bien plus qu'avant. Penché dans le vent ressemble plus à une rétrospective qu'à l'enregistrement d'un work in progress. Les plans sont brefs, lesextrêmement diverses. On assiste toujours à de mémorables réalisations sur le terrain, mais ce n'est plus l'essentiel. Les amateurs ne s'en plaindront pas car cela permet de découvrir en un minimum deun maximum d'œuvres de Goldsworthy, y compris les plus évanescentes.


Les Inrockuptibles, Vincent Ostria

Ce deuxième film consacré par le cinéaste allemand à cet artiste hors norme permet de s'approcher au plus près de ses processus créatifs, qu'il se fraye un pénible chemin aérien au sommet d'une ligne d'arbustes, qu'il colle patiemment des centaines de pétales colorés sur la pierre des villes pour créer des bandes colorées ou qu'il se couche à même le bitume pendant la pluie avant de se relever et de laisser la sèche marque d'un homme sur le sol. (…) Ses interventions plus architecturales sont également documentées – la plus impressionnante demeure peut-être cette tranchée en pleine nature qui passe au milieu de blocs de pierres parfaitement coupés en deux. Dans tous les cas, cet amoureux des médias naturels ne cherche pas à militer, il n'assène aucun discours autre que celui de son propre questionnement, ce dialogue avec l'environnement, le paysage, les arbres, les pierres, entamé voilà quarante ans. L'intérêt de Penché dans le vent est de permettre un accès à des œuvres qui sont cantonnées le plus souvent aux lieux de ses interventions. Le film devient ainsi un prolongement presque naturel pour sauvegarder ces performances qui, elles aussi, puisent dans une poétique intime de son rapport aux paysages de toutes sortes.


24h.ch, Boris Senff

Ce documentaire est pertinent quand il immortalise ses travaux éphémères : collages de feuilles aux couleurs vives le long d’escaliers, forme humaine dessinée par la pluie sur le trottoir. Ou quand il montre à quel point les performances de Goldsworthy sont imprégnées d’humour absurde et de cinéma burlesque. Et il faut voir l’homme déjouer la gravité en rampant dans les arbres…


Télérama, Nicolas Didier

Avec une certaine conscience de l’artiste vieillissant, Penché dans le vent nous plonge dans l'esprit, le cœur et le travail enrichissant d'Andy Goldsworthy. Se remettant perpétuellement en question, c'est finalement le binôme qui nous invite, en fin de long-métrage, à nous questionner sur notre rapport à l'environnement.


Cineman, Prescilia Correnti

Synopsis

Entretien avec la cinéaste

EXTRAITS CRITIQUES