Enfances_Propos du réalisateur
Enfances_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

EXTRAITS CRITIQUES

 

« Les enfances des grands hommes ont maintes fois fait l’objet de récits plus ou moins spéculatifs et souvent excitants, tant pour le narrateur que pour ses lecteurs. Yann Le Gal a fait le pari, risqué, d’évoquer, à partir d’une anecdote, d’un évènement, un épisode des enfances de cinéastes qu’il aime, écrivant chacun des scénarios-ce qui donne à l’ensemble une opportune unité de tons– et en confiant à sept réalisateurs (dont lui-même) le soin de les mettre en images. Le résultat est une pleine réussite. Que ces passés recomposés s’appuient sur des faits avérés ou inventés, peu importe : tout paraît vrai, tant les notations sont justes, fines, sensibles. »

Ch. B. (L’Annuel du cinéma 2009)

SYNOPSIS

Ce qui est salutaire dans cette collection, qui contrairement à ce que l’on pourrait croire est sans aucune prétention, c’est que chaque court-métrage parvient à retrouver ce qui a fait l’essence du cinéma des six auteurs choisis. Ainsi le segment sur Bergman nous rappelle Cris et chuchotements, celui sur Tati a su conserver tout ce que le cinéma du grand homme avait de loufoque et de poétique, celui de Renoir relève d’un cinéma tableau…Mais la fidélité face aux univers des réalisateurs n’empêche pas les cinéastes actuels d’exprimer leur propre personnalité. A l’image d’Isild le Besco qui continue de filmer brut et à hauteur d’enfant, avec tout le talent qu’on lui avait déjà reconnu lors de ses deux longs métrages Demi-tarif et Charly. 

« D’anecdotes, Enfances tire tout ce qu’il faut d’émotion et de beauté pour nous laisser apprécier des récits universels et souvent puissants. Un projet d’une belle sincérité qui devrait séduire aussi bien les cinéphiles admirateurs des réalisateurs à qui il est rendu hommage qu’un plus vaste public attiré par ce (pas si) doux pays qu’est celui de l’enfance. »

Jonathan Fisher (Ecran large)


« Faux long métrage, raccourcis énervants, opposition entre libertés et réalisme, malgré ces défauts certains courts-métrages fonctionnent, plus ou moins gentiment. À vrai dire un seul vaudrait presque la séance toute entière : le petit film modeste et maîtrisé de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. En 1920, un photographe tente de mettre un peu d’esthétisme dans l’art de la photo de classe. Les élèves sont bien alignés, sauf un, deux bonnes têtes de plus que ses petits camarades. L’affaire dure, le professeur et l’homme à l’appareil rouspètent avant que le géant ne s’échappe au cœur de l’école en poursuivant une petite fille venue troubler la séance. Dans ce grand décor froid des salles de classe désertes, des gymnases où le moindre bruit résonne, le corps dégingandé déambule, avec la discrétion pataude de Tati. Si ce segment est si réussi (diffusé seul, il a porté le nom de Open the Door), c’est qu’il ne repose pas sur une identité uniquement morale mais purement sur le corps. Même très beaux, les autres buteraient toujours sur leur rapport aux cinéastes qu’ils évoquent tant ils se prétendent constitutifs d’une mentalité. Open the Door sait se couper de Tati, ne rien faire semblant d’annoncer. Ses auteurs rendent palpable l’abstraction que le cinéaste a toujours intégré dans ses films. C’est le plus bel hommage que l’on puisse faire ; partir des chemins tracés par un artiste pour dessiner une nouvelle voie, cohérente mais autonome. »

Camille Pollas (Critikat.com)

 

« Ces enfants-là avaient du génie. Lang, Welles, Tati, Renoir, Hitchcock, Bergman. Leurs biographies abritent des bijoux d’émotion, anecdotes filmées en décors et costumes d’époque pour coller aux peurs de chacun. Reconstitution et réalisme servent l’expression presque baroque de configurations émotionnelles singulières. Pari simple et fort d’un scénariste qui se glisse à chaque étape dans une perception originale du monde, elle-même en prise avec un univers créatif. Yann Le Gall a mis en scène le premier épisode (Fritz Lang) et invité cinq jeunes réalisateurs  à livrer leur interprétation des suivants, avec pour seule consigne de ne révéler le nom de l’enfant qu’à la fin de chaque segment. »

Eric Dorobert (Positif N° 567 :  mai 2008)