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Jacques Rozier : Propos


Ce qui compte...
« Ce qui compte c’est la réalité profonde des gens. Les sujets aussi sont importants : paradoxalement j’aime les genres, le western, le musical, le policier, John Huston, Stanley Donen. Même si c’est un peu dérisoire. Même si j’attends avant tout d’un film qu’il modifie ma manière de voir le monde ».
(Entretien avec Martin Even ; Le Monde)
Les débuts...

« En 1959, A bout de souffle de Godard triomphait. Son producteur Georges de Beauregard cherchait d’autres jeunes, capables de tourner vite et pour pas cher. Godard lui a cité trois noms : Jacques demy, Agnès Varda et le mien. Il avait vu mes courts métrages. Demy a tourné Lola au printemps 1960. moi j’ai commencé en août. Le film n’est sorti qu’en 1963. »

« Les gens me disent—gentiment, mais ça m’agace : ‘’Pourquoi avez-vous fait si peu de films ? Que faites-vous donc entre les tournages ?’’ Et bien, je travaille ! Et tout le temps !Le prix de mon indépendance, c’est de toujours participer à la production de mes films. Donc : problèmes juridiques, gestion, administration... »
(Télérama juillet 1994)

Le montage...
« Welles disait qu’un film, ça se voyait les yeux fermés. C’est vrai que je monte en fermant les yeux. C’est l’impératif du son, l’architecture de la parole et des temps de respiration qui dictent le montage... J’écoute et si c’est bon, je mets l’image qui correspond… J’essaie à l’oreille, de supprimer toutes les ruptures, de faire quelque chose "d’arraché’’. 

Le triomphe c’est lorsqu’on croit que ça a été enregistré tel quel, alors que c’est un travail de mise en scène sur la table de montage. Pour moi, le montage est partie intégrante de la mise en scène. »
Entretien avec Marc Chevrie et Hervé Le Roux ; Cahiers du Cinéma N° 382 avril 1986).

Pour une école réaliste française...
« Moi, aujourd’hui j’ai plein d’amis qui sont metteurs en scène, mais je ne les vois pas. Et c’est dommage car on a besoin d’échanger des idées. J’ai toujours eu envie, c’est un peu une nostalgie à moi, qu’il y ait un mouvement de cinéaste réaliste français dans le fil de ce qu’avait été l’école réaliste française des années trente-quarante ».
(Entretien avec Claude Roy ; L’Humanité 16/04/1986)