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————————————   REVUE DE PRESSE    ————————————

Voici ce qu’écrivait notre ami Pierre Chaussin à propos de la projection du film au cinéma Le Paris (séance ‘’Art et Essai’’) le 30 septembre 86.

« C’était voici quelques années dans un lycée. On avait projeté Adieu Philippine, le premier long métrage de Rozier, et dès que la lumière fut revenue, la prof a déclaré ‘’que c’est creux !’’ Elle n’avait ‘’entendu’’ que les dialogues (d’un milieu particulier), pas senti la guerre d’Algérie omniprésente (quoique ‘’off’’) ni surtout décelé le jeu sur la structure qu’induisait pourtant le second mot du titre ( si vous ne connaissez pas ce jeu, consultez votre dictionnaire). Il a fallu ramer ! Huit jours plus tard, Adieu Philippine connaissait une nouvelle sortie parisienne avec la louange unanime des critiques (j’espère qu’elle a lu les éloges de L. Marcorelles et de Cl Devarrieux puisqu’elle achetait Le Monde…). J’y repensais début août, lorsque désespéré de ne pas voir venir à Troyes ce Maine-Océan sorti à Paris depuis plus de trois mois j’allai le visionner là bas ! Car ce 4e film de Rozier c’est Adieu Philippine au carré, sinon au cube ! Quel pied ! Et ne croyez pas que ce soit intello ou compliqué : la salle riait de bon cœur, moi aussi. Enfin, comme le soulignait un ami/cinéphile qui l’a vu en juillet dans sa province natale : ces voix, ces tons, ces accents si divers… quelle musique ! »

Pierre Chaussin (Aube-Ciné N° 462 septembre 1986)

« Le Maine-Océan (s’il existe !) est peut être un train express, mais le film, lui, prend le temps de filer ses scènes en toute nonchalance. Les rencontres les plus inattendues y ont lieu, les situations sont imprévues. On est en vacances, et on a le temps de lier connaissance, de rire et de rêver. Un film savoureux qui distille un plaisir constant d’une rare qualité. »
Claude Bouniq : Guide des Films (Bouquins)

« Qu’apporte donc de si étrange et de si irremplaçable le style Rozier ? Un genre inclassable : la comédie qui se moque du rythme comédie, le scénarion qui dérape vers l’impro, la fiction qui se donne des allures de documentaires. »
Michel Mardore (Le Nouvel Observateur 18/04/1986)

« Maine-Océan a l’air d’un film lent — peut-être long pour certains, dont les yeux sont accoutumés au morne frétillement d’images qu’on appelle désormais ‘’l’audio-visuel’’. Oui il faut se laver le regard pour plonger dans ce film. Mais alors quel bonheur, quelle émotion, quelle allégresse !... On repire bien dans Maine-Océan. Sous les mots, Rozier nous fait entendre les battements de cœur. »
Jean Collet (Etudes juin 1986)

« Ce très grand cinéaste qui, d’une certaine manière, perpétue la tradition du cinéma français populiste des années trente, demeure ignoré du grand public auquel cependant nul ne s’adresse aussi directement… Il faut voir d’urgence Maine-Océan, pour sa leçon de bien vivre ici et maintenant, pour son amour des êtres, pour sa folle liberté digne effectivement du prix jean Vigo qui vient de lui être attribué, pour sa générosité cinématographique, pour le plaisir du voyage et la beauté de la mer au petit matin... »
Claude Sartirano (L’Humanité Dimanche 18/04/86)

« Le film n’a d’autre raison d’être que la mise en situations diverses d’acteurs divers. De corps et de voix,, d’accents singuliers comme chez Renoir et G. vérité fondamentale du cinéma comme on peut le mesurer dans tout le cinéma burlesque. Et comment s’étonner que le burlesque cher à Renoir (jusque dans La Règle du jeu : l’ours), cher à Godard (jusque dans Prénom, Carmen : oncle Jean), traverse le cinéma de Rozier ? Rozier, cinéaste trop rare, qui avec Maine-Océan nous rend le meilleur du cinéma, ce qui fait sa raison d’être et son prix. Ca nous fait bigrement plaisir. Et c’est bougrement pas triste ! »
François Revault d’Allonnes (Cinéma 86 N° 350 –avril 86)

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