Quatre_nuits_avec_Anna_Propos
Quatre_nuits_avec_Anna_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

 

Ancien emblème d'un jeune cinéma polonais insurgé contre les canons politiques et esthétiques, peintre d'une jeunesse en proie aux tourments, obstiné à résister à ce qui fait norme, Jerzy Skolimowski est revenu tourner dans son pays natal, après un exil hollywoodien qui s'apparenta à une impasse…

Le souvenir des Nuits blanches, de Dostoïevski, rôde, évidemment, ainsi que l'adaptation qu'en fit Robert Bresson en 1972 : Quatre nuits d'un rêveur, un plaidoyer romantique où se confrontaient, comme ici, le corps et l'esprit, la peur et l'attirance. Déterminé à identifier cet homme soumis et maladroit à un animal, Skolimowski confie que Léon est de la même race que l'âne d'Au hasard Balthazar (1966), de Bresson : un personnage limité et dont le martyre serre la gorge.

Jean-Luc Douin (Le Monde 5/11/2008)

« Après 17 ans d’absence, Jerzy Skolimowski revient avec un film qui étonne par la hardiesse et la richesse de sa construction, l’excellence de la direction d’acteurs, la subtilité de l’entrelacs des thèmes. Ici, le montage s’annonce dès le début par une manipulation — c’est la morale du cinéaste que de le dire clairement — et c’est un excellent moyen de mettre le spectateur en empathie avec le personnage principal, qui subit un montage intérieur des évènements. Chaque plan peut être piégé, car sa signification peut être changée plus loin dans le montage par d’autres plans. “Quatre nuits avec Anna” est donc une mystification. »

Patrick Flouriot (Fiches du cinéma 2009)

  

« Cette passion chaste du Quasimodo du village pour cette Esméralda Peroxydée hésite constamment entre le tragique et le ridicule. Mais ni le rire ni les larmes ne sanctionnent l’aventure. Le film est sec, froid ; tourné en numérique, privilégiant de grands travellings latéraux, montés à coups de hache, il avance par sautes nerveuses ou poussées de fièvre… ».

Didier Peron (Libération 5/11/2008)

 

« Hitchcock faisait du voyeurisme un spectacle (Fenêtre sur cour) ; Kieslowski, une réflexion morale (Brève Histoire d'amour). Skolimowski, lui, en ferait plutôt une philosophie existentielle : le reflet absurde et inévitable de toute relation humaine. En gros, elle est ailleurs (dans un sommeil artificiel), lui reste à côté (de ses pompes et de sa vie)... Du peu qui se passe entre l'endormie et celui qui devient son domestique (...) naît un suspense trouble et diffus que Skolimowski filme avec habileté — et Dieu sait qu'il en a. »

Pierre Murat (Télérama 30/01/2010)

 

Toute la force du récit est là. Dans ces frontières malsaines que le héros ne franchit jamais. On se surprend à oublier qu’on a pris Léon pour un pervers alors qu’il n’est que timide. D’une maladresse qui finira par nous faire rire quand il essaiera de passer la bague au doigt de sa bien-aimée pendant son sommeil.
Dans cette scène, Skolimowski utilise le scalpel de l’humour pour interroger la condition humaine. Sommes-nous des pervers, nous qui rêvons d’amour, de coup de foudre et de mariage ? Sommes-nous de mauvais juges, emprunts d’une morale qui ne laisse pas place aux sentiments que l’on ne peut expliquer par des mots ? La réponse est oui, assurément. Au pied du mur de nos a priori, comme Léon à la fin du film, nous n’avons plus accès aux autres. C’est la leçon du film. »

(CRDP-nice.net)

 

« Magnifique fable aux accents de tragédie, Quatre Nuits... disent l’amour impossible d’un être simple et entouré par la mort (il est incinérateur de cadavres) pour une Vénus de banlieue abîmée par la vie. »

Isabelle Dianel (Première)


« Fragilité et puissance. Tels pourraient être les maîtres mots de ce film extraordinaire, thriller surréaliste, dans lequel les codes de la beauté classique se trouvent bouleversés. »

Françoise Delbecq (Elle)


« Un conte réaliste et surréaliste à la fois, qui s’amuse à brouiller les frontières, à faire croire à une chronique funèbre quand se profile une histoire d’amour, à un cauchemar quand il s’agit d’un fantasme, à la violence pour laisser ressortir la douceur... Baigné dans des tons gris et bruns, un climat pluvieux, neigeux ou hivernal, des séquences presque burlesques dans des nuits avec lune, “Quatre nuits avec Anna” empreinte résolument son cadre et sa patine à la peinture. »

Christophe Kantcheff (Politis ; 15 mai 2008)