Tant qu'on a la sante_Propos du réalisateur
Tant qu'on a la sante_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

  

  

 « Revendiquant l'héritage de Max Linder, de Charlie Chaplin, de Buster Keaton et de Jacques Tati, soulignant que le comique qu'ils déploient est plus anglo-saxon que français ("le Français est bavard", dit-il), Pierre Etaix, qui a supervisé la restauration des images et des sons de chaque film,..  Revoyez (ou découvrez) les films de ce Pierrot mélancolique dont le critique Jean-Louis Bory écrivait qu'il "possède cette exigence des poètes - tout ou rien - qui les condamne à la blessure". Chaplin était narquois, Keaton imperturbable, Tati candide. Il y a chez Etaix la trace infime d'un éternel sourire intérieur, ce quelque chose d'enjoué et d'ironique sur le visage qui laisse entrevoir que ses personnages à la limite du rêve, ces observateurs du ridicule subissent des avanies mais n'en pensent pas moins. »

Jean Luc Douin (Le Monde : 03/07/2010)

« Pierre Etaix a groupé trois de ses anciens courts métrages (Insomnie, Le Cinématographe, Au Bois) et certaines séquences de Tant qu’on a la santé. La brièveté convient mieux au talent allusif de Pierre Etaix que les longs discours. Il est l’homme des notations cocasses, des touches légères, des gags prestement escamotés. Il est l’homme également du mutisme. Réduit à quelques phrases bredouillées, à quelques borborygmes, le dialogue ne joue chez lui aucun rôle. C’est l’image, et l’image seule, qui déclenche le rire. Un rire qui est d’ailleurs plus souvent un sourire. Etaix préfère l’ironie au burlesque, la drôlerie et la justesse de l’observation à la satire. (…) Le personnage de Pierre Etaix n’est pas comique en soi. Discret, effacé, impassible, toujours tiré à quatre épingles, il n’a pas l’activité brouillonne de Monsieur Hulot. Mais, comme Monsieur Hulot, il a le don, par sa seule présence, de déranger l’ordre des choses. A revoir ces petits films, délicats et fignolés, un peu trop « gentils » peut-être pour le goût de l’époque, on éprouve un réel plaisir. Pierre Etaix vieillit bien. C’est bon signe. »

Jean de Baroncelli (Le Monde : 12/07/1973)

« Huit ans après, Etaix s’est donc réinstallé à sa table de montage pour distribuer différemment  les cartes. (…) Cette alchimie compliquée donne naissance à un nouvel objet, comique de bout en bout. Pourtant Etaix a conservé son style, un style qui doit beaucoup dans la conception, la construction et le développement du gag, à l’école du burlesque américain. Mais au rythme près. Car le temps, chez Etaix, est beaucoup plus nonchalant. A l’irrésistible tourbillon de cascades et poursuites chères aux émules de Max Sennett, Etaix semble préférer une plus austère décomposition de l’effet comique, quelque chose comme du suspense. Le gag se construit devant nos yeux et il n’est pas toujours fondé sur un phénomène de surprise. On n’est pas forcément là pour « rigoler » mais quand on ne rit pas, on sourit, on apprécie. On a l’impression que le cinéaste cherche avant tout à nous faire plaisir. (…) L’œuvre entière de Pierre Etaix  (Le Soupirant, Yoyo, Le Grand amour…) est fondée sur une notion quelque peu désuète : mélange de modestie et de politesse. S’il schématise, c’est par crainte de s’épancher. Mais derrière la mécanique ou la mathématique du gag à trois temps, un cœur bat. »

Gilbert Salachas (Télérama : 14/07/1973)

Pendant plus de vingt ans, et à la suite d'imbroglios juridiques , Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière, ami et collaborateur de toujours du cinéaste, se sont vus interdire l'exploitation des cinq films qu'ils ont coécrits au cinéma.  Héros d'une proscription d'une rare ampleur pour un cinéaste en France, la ténacité du combat de Pierre Etaix a alors été secondée par une intervention salutaire du Festival de Cannes en 2007 : son film-référence, Yoyo, avait alors été projeté, "illégalement", dans le cadre de Cannes Classics permettant de rouvrir un débat quelque peu oublié. En juin 2009, le Tribunal de grande instance de Paris a donné raison à Pierre Étaix et lui a rendu ses droits sur ses films. Gavroche Productions (la société qui estime détenir les droits des films de Pierre Étaix) a décidé de faire appel de la décision de justice, mais la cour d'appel a confirmé en 2010 le jugement de première instance. En 2010, le Festival de Cannes rend hommage au cinéaste, désormais maître de l'exploitation de ses films, par une rétrospective dans laquelle la version remastérisée du Grand amour sert de figure de proue.  Le 7 juillet 2010, l’intégralité des films restaurés de Pierre Etaix, sort en salles.