Theoreme_propos_du_realisateur
Theoreme_Synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

 

 « Imperturbable, Pasolini poursuit sa démonstration jusqu’au bout. Théorème est un film extraordinaire. Il sort de l’ordinaire d’abord par sa hardiesse, ensuite par la vigueur démonstrative avec laquelle Pasolini, au terme d’une dialectique, sans défaillance, lie la braguette à la révélation mystique. Démonstration scabreuse, on le devine. Pour cela, Pasolini a fait confiance aux images et aux sons, bref au cinéma : Il a eu raison. C’est sublime. Jouant de nos sensations et de nos émotions ( le film est en couleur), les images,  au moment même où elles nous donnent à regarder les enlacements les plus précis, nous obligent à voir au-delà d’elles-mêmes, à travers ces étreintes pourtant réelles. »

Jean-Louis BORY (Le Nouvel Observateur : 27/01/1969)

 

« Ce qu’il y a d’admirable dans Théorème, lorsque l’on ne cherche plus à se défendre de l’agression que vous causent d’abord certaines de ses images, c’est que ce visiteur va moins d’un corps que d’une âme à l’autre. Il  ne semble jamais personnellement en cause. Ce n’est pas de lui qu’il s’agit, ni de son désir, ni de son plaisir. En se donnant, c’est une révélation qu’il apporte. En donnant le plaisir, le bonheur qu’il découvre. Non point le bonheur sentiment. Le sentiment du bonheur. L’absolu ainsi découvert à ces êtres médiocres comme nous le sommes tous, ils en entreprendront la quête, chacun à sa manière, et dans la mesure de ses possibilités. »

Claude MAURIAC (Le Figaro littéraire : 10/06/1969)

 

« Comme l’Ange, Pasolini a gardé le sage parti de rester à peu près muet, nous évitant les bavardes noces de Marx, Freud et Jésus-Christ. Le père dit simplement : « Tu es venu, je t’ai suivi, et tu m’as détruit à jamais. » Car ce que traduit Teorema, c’est l’irruption de l’absolu, le sens parfait, dans une société de compromissions, et fondamentalement aliénée, et répressive. L’irruption, et l’acceptation, au-delà des « mythologies », d’un bonheur naturel. C’est cela qui est le scandale et qui est fabuleux. »

Claude Michel CLUNY

 

« La révolution de l’amour se superpose au scandale de la foi et, à l’inverse des autres pamphlets de Pasolini (comme l’inepte Porcherie), rien n’est explicité par des discours ou des slogans théoriques. Seuls dominent la beauté de l’image, le mystère des visages et une certaine grâce du protagoniste priincipal, sorte d’ange pervers dont la visitation dessille les yeux et les pensées. »

Robert BENAYOUN (L’Année dans le monde ; 1970)

 

« Ce qui frappe dans Théorème c’est la rigueur du style. Pasolini se refuse à tout effet superfétatoire et, malgré un sujet qui aurait pu permettre toutes les audaces, il évite également de tomber dans le piège du film licencieux. Théorème est un film grave, une œuvre tragique, le constat impitoyable d’une société en pleine décomposition dans laquelle l’argent et l’égoïsme ont remplacé les valeurs mystiques et religieuses. Que cette « visitation » du mystérieux étranger se fasse alors aussi bien sur le plan sexuel que sur lep lan moral n’est plus une surprise et déclenche une succession de prises de conscience. »

André MOREAU (Télérama)


« Outre le ridicule total de l’anecdote, ce qui frappe, c’est une constante laideur… Théorème est un film d’une chasteté désolante et d’une platitude achevée… La confusion pasolinienne  a un sens et qui est parfaitement réactionnaire. »

Louis SEGUIN et Paul-Louis THIRARD (Positif ; N° 104 : avril 1969))

 

« Il est assez pénible de devoir dire du mal d’un film qui reflète si limpidement son auteur… C’est la bonne conscience de l’ambigüité. Théorème est un travail ennuyé, sans nerfs, fait dans la lassitude de devoir filmer des idées qui, implicites, donnaient vie aux œuvres précédentes, mais qui, près d’un an après avoir été exposées à loisir sur le papier, arrivent à l’écran, desséchées et réduites comme des têtes de Jivaro… La rage pasolinienne a fait place ici à une sénilité... »

Bernard EISENSCHITZ (les Cahiers du cinéma)

 

« Il ne faut pas cacher le caractère nocif de cette œuvre… C’est pourquoi nous ne souhaitons en aucun cas que cette fiche soit un encouragement à aller voir le film mais seulement un instrument de réflexion pour ceux, qui, par malheur, y seraient allés. »

 Th. PENET: Fiche CINE-ROC (1969)