Tokyo sonata Propos du réalisateur
Tokyo_sonata_Synopsis

EXTRAITS CRITIQUES

 Tokyo Sonata a été classé parmi les 10 meilleurs films de l’année 2009 par les Cahiers du cinéma (en 9ème position dans la liste des critiques et en 4ème position dans celle des lecteurs).

« Tokyo Sonata est son plus beau film. Celui où il est le plus maître de son geste, celui où il ose avec un naturel déconcertant des variations insensées (si on devait le comparer à cet autre film actuel qui réussit lui aussi le brassage des genres, Ricky de François Ozon, la comparaison serait malgré tout cruelle à l’égard du Français). C’est surtout son film le plus intime : le seul, semble-t-il, où il parle avec autant de franchise du sentiment d’échec qui lui tord le ventre. La première fois qu’il trouve le ton et la forme pour se livrer à quelque chose qui n’appartient ni au cinéma de genre codifié ni aux grandes paraboles messianiques dans lesquelles il sait être tant à l’aise. Non, quelque chose de plus menu, la discrétion clair de lune d’une Suite bergamasque de Debussy pourrait convenir comme modèle idéal ».

Philippe Azoury (Libération : 25/03/2009)

« Tokyo Sonata est le récit d'un dérèglement familial, métaphore d'un autre dérèglement plus général, social et historique. Avec l'effrayant Séance, réalisé il y a quelques années pour la télévision, Kurosawa avait fait d'un lent effondrement conjugal la matière d'un film d'épouvante. Le désœuvrement pathétique du père, qui rejoint tous les jours une cohorte de cadres en quête d'emploi, déclassés devenus clochards en costume-cravate et avec ordinateurs portables, rend dérisoires ses tentatives pour reproduire, à domicile, un ordre patriarcal. Tout démontre qu'il est devenu impraticable et ridicule.

Mais ce dont témoigne brillamment le film de Kurosawa, c'est que, loin d'être une libération, la faillite du père est devenue la preuve de la destruction d'un monde ancien par la marche de l'économie, devenue folle, inaccessible et fantomatique. »

Jean-François Rauger (Le Monde 25/03/2009)

 

« Dans la filmographie de Kiyoshi Kurosawa, connu surtout pour ses thrillers à composante fantastique (Cure, Kaïro), c'est une nouvelle étape vers la maturité et le classicisme. La première heure est un sans-faute, qui enregistre, dans ses multiples et menus aspects tragi-comiques, la dégringolade clandestine du héros : manger à la soupe populaire, puis revêtir l'uniforme d'un technicien de surface. Et, quand la vérité se fait jour, se faire traiter plus bas que terre à la maison, par les membres d'une famille déboussolée ».

Louis Guichard (Télérama 28/03/2009)

 

« On disait que Tokyo Sonata n’était pas un film de fantôme, mais quelque part, c’est un film aussi flippant que Kaïro ou Charisma : les spectres ou tueurs en série ont été remplacés par les agents économiques, tout aussi invisibles et menaçants, mais beaucoup plus réels et surtout beaucoup plus probables à rencontrer. Bien que très cohérent, Tokyo Sonata réserve aussi des surprises, avec une échappée inattendue dans la tragi-comédie et une bouleversante coda. En s’appropriant un matériau plus réaliste qu’à l’accoutumée, Kiyoshi Kurosawa préserve toute sa puissance anxiogène, toute son élégance formelle, ajoutant une autre couleur à sa palette : une force émotionnelle aussi nue que contagieuse. La marque des grands ».

Serge Kaganski (Les Inrockuptibles (20/03/2009)

 

« Tokyo Sonata éblouit parce que Kurosawa y atteint des sommets d’expressivité avec une subtilité et une grâce qui n’ont pas d’équivalent dans son œuvre. Il n’y a pas de nouveauté radicale dans sa mise en scène, ni de rupture manifeste. Au contraire, le cinéaste raconte son histoire avec son style propre. Mais ici une lumière ou un contre-jour, là un travelling délicat et précis, plus loin une séquence plus montée qu’à l’ordinaire s’enroulent avec délicatesse autour des motifs principaux et confèrent à Tokyo Sonata une aura particulière ».

Jean-Philippe Tessé (Cahiers du cinéma ; avril 2009)

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SYNOPSIS