J'ai tué ma mère_Propos du réalisateur
J'ai tué ma mère_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

 EXTRAITS CRITIQUES

 

« Producteur, réalisateur et acteur principal de son premier film, le jeune Xavier Dolan (20 ans !) a fait mouche au dernier festival de Cannes, puisqu’il a récolté pas moins de trois prix dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Des récompenses amplement méritées eu égard à la haute maîtrise dont a fait preuve cet autodidacte du cinéma pour dire et illustrer la détestation d’un adolescent pour sa génitrice… Le propos est d’autant plus pertinent que, concernant la mère aussi bien que le fils, le procès s’inscrit  à la fois à charge et à décharge. Le beau rôle n’échoit à personne… Le film gagne également en hauteur grâce à l’authenticité des dialogues, qui flirtent parfois avec un jouissif et libérateur humour noir. Surtout, il s’appuie sur un grand sens du cadre et une réalisation qui, tout en étant très stylisée, évite l’esbroufe. »

Julien N. (L’Annuel du cinéma 2010)

 

« Il y a dans J’ai tué ma mère une insolence bluffante derrière laquelle son auteur assume crânement ses choix : de la férocité provocatrice de cet Œdipe théâtral aux explosions hystériques et comiques, la parenté aveuglante avec le Tarnation de Caouette ou les trébuchements de ses bouffées narcissiques. L’intimité disloquée de ce couple tristounet dans l’ambiance polaire du Québec a en tout cas accouché d’un réalisateur qui mérite qu’on reste attentif à ses futures extravagances.

B. I. (Libération : 15/07/2009)

 

« Hubert Minel n'aime pas sa mère. Du haut de ses 17 ans, il la jauge avec mépris, ne voit que ses pulls ringards, sa décoration kitsch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment. Au-delà de ces irritantes surfaces, il y a aussi la manipulation et la culpabilisation, mécanismes chers à sa génitrice. Confus par cette relation amour-haine qui l'obsède de plus en plus, Hubert vague dans les arcanes d'une adolescence à la fois marginale et typique -découvertes artistiques, expériences illicites, ouverture à l'amitié, sexe et ostracisme- rongé par la hargne qu'il éprouve à l'égard d'une femme qu'il aimait pourtant jadis. »

Louis Guichard (Télérama 15/05/2011)

 

« Les différentes couches de narration disposent d’un traitement visuel particulier, c’est à la fois une qualité et un défaut. Lorsque des citations littéraires s’inscrivent à l’écran (par exemple : « Les fils ne savent pas que leurs mères sont mortelles », Albert Cohen), cela fait un peu dissertatif. Par contre, lorsque les lettres ou messages sont représentés sur ce même écran, cela fonctionne particulièrement bien et donne une belle dynamique au récit. Le dispositif de caméra-confession en noir et blanc, par lequel Hubert s’auto filme, s’avère quant à lui un peu entendu et finalement assez inutile. Ces petites réserves sont en fait les revers d’une audace et d’un déploiement créatifs assez furieux, et ce film est finalement fidèle à l’âge de son protagoniste et de son réalisateur : celui de l’expérience et de l’expérimentation, dans un mélange de lucidité et de naïveté, en voulant être unique, quelqu’un, tout en se nourrissant de multiples emprunts. En ce sens, J’ai tué ma mère est la forme filmique de ce qu’il évoque, et cela en fait une précieuse réussite. »

Arnaud Hée (Crtikat.com)

 

« Ce fut une des heureuses découvertes du Festival de Cannes 2009 à la Quinzaine des réalisateurs. Un réalisateur donc, mais de 19 ans, racontant ses démêlés adolescents avec sa mère et les difficultés de sa sortie de l’enfance en multipliant les partis pris stylistiques, dont des images en noir et blanc de méditation sur son propre imaginaire, voilà qui pourrait aisément présager le film-gadget. C’est tout le contraire qui s’impose, avec la mise en place à la fois rigoureuse et complexe des personnages, un mélange d’humour, de cruauté et de notations précises du quotidien qui ne cessent de reprendre différemment le fil du tête-à-tête/face-à-face/dos-à-dos entre la mère et le fils. »

Jean Michel Frodon (Les Cahiers du cinéma : N° 647 juillet/août 2009)

 

« Forte est la tentation de recourir aux adjectifs flatteurs pour définir ce premier long-métrage. Parce que l'on ressort bluffé, secoué, brûlant d'envie de communiquer son enthousiasme à son entourage, trop heureux d'avoir déniché un petit génie de la mise en scène, de l'interprétation, de l'écriture et même de la production, qui plus est âgé de 20 ans depuis peu. Pourtant, Xavier Dolan (c'est le nom du prodige) ne fait que raconter sa vie… Dès les premiers plans, Dolan transcende la banalité de son histoire avec des cadres pas ordinaires, d'une richesse visuelle au service de la scène plutôt que du réalisateur. En clair, Xavier Dolan ne frime pas. Son talent n’est épatant, jamais ostentatoire. Aïe ! Chassez les superlatifs ; avec ce genre d'artistes, ils reviennent au galop. Allez ! Un dernier pour la route : formidable. » C. Carrière (L’Express : 15/07/2009)