Vincere_Propos du réalisateur
Vincere_Synopsis

PROPOS  DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

 

« Le cinéma de Bellocchio se confronte depuis ses débuts (Les Poings dans les poches, 1965) à l'aliénation de l'individu par les institutions sociales. Sa belle intuition est d'avoir pressenti que cette histoire offrait au cinéma l'angle de pénétration le plus incisif pour évoquer, dans ce qu'il a de plus abject, le phénomène fasciste. Le fascisme, non pas tant comme appareil de domination, mais comme passion fusionnelle, conquête des âmes, dévotion des cœurs, transport amoureux, jouissance érotique. »

Jacques Mandelbaum (Le monde : 24/11/2009)

 

« Depuis quand n'avait-on reçu de plein fouet un film d'une telle complexité, à la théâtralité exacerbée, au symbolisme de tous les instants ? Quel autre cinéaste septuagénaire serait-il capable de renouveler son art au point de signer une œuvre de cette ambition, semblant renouer avec les vieilles utopies passées, du temps où le cinéma était la « synthèse de tous les arts » - opéra, mélodrame, peinture et théâtre d'ombres ? Beaucoup des meilleurs films d'aujourd'hui sont, économie oblige, des œuvres d'apparence modeste, qui cèlent maîtrise et richesse au cœur de « petites musiques ». Vincere, de Marco Bellocchio, est un torrent, un monstre de fiction qui brasse tableau du fascisme, histoire du XXe siècle et réflexion sur la folie. »

Aurélien Ferenczi (Télérama : 28/11/2009)

« Dans le paysage assez morne du cinéma italien contemporain, Marco Bellocchio faisait déjà, ces derniers temps, figure de souveraine exception. Ayant rodé récemment une approche élégante et énigmatique de la mise en scène, il signe aujourd’hui une œuvre aussi intimiste et sèche qu’ample et épique – une machine narrative lancée à toute berzingue sur les voies de l’Histoire italienne, la recyclant en un mélodrame halluciné et furieux... Habité de bout en bout par de telles tensions, Vincere est un film d’une puissance insensée. »

Benoît Lefèvre (Critikat.com)

« Visiblement, Bellocchio n’aura jamais fini d’en découdre avec l’Italie et ses démons qui, au fil de son œuvre, depuis quarante-cinq ans désormais, ont pris différents visages, différentes formes, tant du côté de la politique (contestation, révolte, révolution, terrorisme, jusqu’aux Brigades rouges de Buongiorno, notte que du sujet humain, où le désir devient souvent prisonnier d’une terminologie religieuse (le diable, la sorcière, les démons de la chair) et conduit à une enferment mental et physique (la revendication obsessionnelle et monomaniaque d’Ida Dalser d’être reconnue pour ce qu’elle est), voire à la folie. Mine de rien, Vincere raconte l’histoire de l’Italie de la première moitié du vingtième siècle et met en scène toute l’histoire du cinéma italien, à la fois dans le film (les nombreuses projections des œuvres de l’époque qui structurent le récit et déterminent son cours) et par le film, appelé par lui. Sans oublier l’histoire de l’Italie et son théâtre, l’opéra, omniprésent dans la composition musicale et la mise en scène d’une stupéfiante intensité (une sorte « d’opéra furioso », à l’emphase lyrique audacieuse chez un cinéaste naguère plus intraverti. »

Charles Tesson (Cahiers du cinéma : N° 650 novembre 2009)

 

« On retrouve dans Vincere la politique, la psychiatrie, le rapport à la mère, le rapport au père, la trahison historique, le complot bourgeois, et bien d’autres motifs déjà traités par Bellocchio… La volonté didactique de Bellocchio, qui a réuni plus d’une fois dans un même discours la sexualité et la politique, a rarement trouvé une expression aussi juste… De bout en bout, Vincere réunit ces thèmes et ces inspirations en un souffle vaste, celui des grands plafonds baroques, et rassemble en une ligne mélodique, unique et ample, des thèmes auxquels le cinéaste est resté fidèle depuis ses débuts. Le foisonnement est sans cesse contrôlé : le lyrisme, la tonalité d’Ida, est en même temps épousé et distancé. Dans ce balancement entre recul critique et compassion, Vincere impose les qualités rares d’un grand film à la fois aventure esthétique et aventure intime. »

Chritian Viviani (Positif N° 585 ; novembre 2009)