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04-Slalom propos du réalisateur

EXTRAITS CRITIQUES

Ce drame bouleversant aborde, avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité, un sujet des plus sensibles dans notre société, longtemps tabou, sur lequel il est urgent de continuer à faire la lumière.

L.D.H. (ligue des droits de l’homme)


SLALOM, le premier film de la réalisatrice Charlène Favier, donne au spectateur l'opportunité glaçante de vivre au plus près l'abus sexuel d'une jeune athlète par son entraîneur. Le sujet renvoie avec justesse à l'actualité récente de la libération de la parole dans le milieu sportif, et on pense ainsi aux révélations de Sarah Abitbol dans le patinage artistique ou aux scandales à plus grande échelle.


Le Blog du Cinéma, Sylvie-Noëlle.

Loin du voile pudique, Slalom expose la brutalité mécanique des corps. Les scènes sont glaciales et d’une violence sans concession. La caméra, elle, se place du côté des émotions, traduisant toute la peur et la douleur de Lyz, et qui accentuent le malaise, à la limite de l’insoutenable. Si l’agression n’est jamais nommée, la durée et la violence des scènes mettent définitivement un terme à l’ambiguïté du désir de Lyz. (…)

Charlène Favier raconte avec une grande justesse les mécanismes de l’emprise mentale et physique d’une jeune adolescente dans un film à la mise-en-scène glacée. Le parti-pris sans concession du long-métrage, qui prend directement les spectateur.ice.s comme témoins silencieux.ses, brise les tabous et les silences avec une force déconcertante. Slalom s'inscrit alors comme un film nécessaire à une époque charnière où la parole se libère timidement, porté par un duo Noée Abita et Jerémie Renier saisissant.


LeBleuduMiroir, reflets cinématographiques, Thomas Périllon

Slalom nous bouscule sans cesse, maltraite nos idées préconçues et choisit de faire le pari, risqué mais réussi, de ne jamais prendre parti. Point de "gentil", point de "méchant" dans cette histoire : chacun à sa part de responsabilité, chacun est mu par des problématiques inconscientes et refoulées que la situation permet de révéler.

Chacun se prend à son propre piège, mais jamais le "coupable" ou la "victime" n'est figuré en ces termes, stigmatisé, condamné. C'est au spectateur de se faire sa propre opinion en fonction de son baromètre moral personnel. Ce qui fait que l'on sort de Slalom dans un état assez étrange, rempli de questions et de doutes sur ce qui vient de nous être raconté.


ECRAN LARGE, Christophe Foltzer

On peut s’étonner que personne, ni un membre de la fédération française de ski, ni le sponsor que lui a trouvé Fred, ne rencontre jamais la jeune fille ou ne se pose de questions à propos de celui à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Ils sont absents, comme le proviseur que l’on entend symboliquement sans le voir lors d’une réunion. Grâce à une mise en scène efficace, le film donne pourtant brillamment à voir le piège qui se referme sur Lyz, et ne cache aucun des détails bruts du premier abus jusqu’au viol, ni la terreur et la sidération dans les yeux de Lyz, ni aucune des émotions qui la traversent.


Le Blog du Cinéma, Sylvie-Noëlle

Synopsis

Propos de la réalisatrice

Le phénomène de dissociation

Très schématiquement, il s’agit d’un mécanisme de défense psychique qui tend à protéger des émotions et notamment de l’effroi que ressentent les victimes au moment d’actes intolérables. (…). Nous pourrions utiliser l’image d’un disjoncteur qui protège le fonctionnement mental raisonnant. Cela entraîne une sorte d’anesthésie et l’événement n’est plus encodé par le cerveau. La dissociation per­met de survivre à l’horreur qui est en train de se passer. Au même titre, nous observons aussi d’autres mécanismes de défense comme l’amnésie lacunaire, la confusion mentale ou des attitudes paradoxales (comportements inappropriés). Le problème réside dans le fait qu’après l’événement, ces mécanismes continuent à s’activer même quand le danger n’est plus là. La victime devient alors très symptomatique.


Sabine Afflelou, psychiatre. (elle a participé à la création du Centre d'Accom­pagnement et de Prévention pour les Sportifs au CHU de Bordeaux en 2001)